Chronique : "Je suis venue te dire"

Par Mateiva
☆ COUP DE COEUR ☆

Autrice : Cynthia KafkaMaison d'éditions : l'ArchipelDate de sortie : octobre 2021
Résumé :À 28 ans, Rose a l'âge où l'on a d'ordinaire trouvé sa voie. Or sa vie est sans charme ni éclat. Elle ne sait pas comment allumer l'étincelle qui la fera briller, mais elle connaît la cause de ce désastre : son géniteur.Après dix ans d'absence, elle regagne sa ville natale à la rencontre de ce père tant haï pour régler ses comptes et enfin se reconstruire. Mais, surprise, elle le découvre en soins palliatifs, dans l'incapacité de répondre à ses questions, ne pouvant que l'écouter.Entre ses croyances d'enfant et ses rancœurs d'adulte, Rose part à la découverte de l'autre pour s'accepter. Mais comment trouver la force du pardon quand on s'est construit dans la colère ?


Ma ChroniqueCoup de cœur pour ce roman bourré d'amour et d'humanité. Tout est doux, tout est subtil, une pointe d'humour, beaucoup d'émotion et quelques larmes. Un roman qui m'a beaucoup touchée, en plein cœur.Ici, nous faisons la connaissance de Rose, jeune femme en devenir, mais qui ne le sait pas encore. C'est un instant charnière de sa vie d'adulte qu'elle va vivre, un instant fait de doutes, de peurs, de rancœurs, mais surtout de découvertes, d'amitié, d'acceptation et de lâcher-prise. Un instant qui va bouleverser ses certitudes et faire valser ses émotions. J'ai adoré passer ce moment à ses côtés, à vibrer avec elle, à essayer de comprendre avec elle, à essayer de se trouver et d'enfin oser dire ce qu'elle avait à dire. Sa vision d'elle-même a parfois fait écho à ce que je ressens.Au fil des jours, dans ce lieu où elle est née et auprès de ce père qu'elle exècre et de ses nouveaux amis, elle va se surpasser, se remettre en question et vivre. J'ai beaucoup aimé la construction du roman avec ce présent et ce passé entremêlés, cela apporte un vrai plus sur la façon d'être de Rose, sur cette relation qu'elle a avec son père, sur son caractère, sa carapace. Cette construction est intelligente et parfaite.Justement, cette relation entre Rose et son père est d'une incroyable authenticité. J'ai savouré ce monologue libérateur, j'ai savouré les réactions du père : tout est délicat, empreint de colère mais aussi de tant d'amour ! Se raconter pour mieux s'accepter, écrire pour mieux évacuer, redécouvrir l'autre pour pardonner.Les personnages secondaires sont finalement aussi importants que Rose, car ils sont présents, essentiels et de véritables moteurs pour Rose. Ils sont bienveillants, présents, attentionnés, sans rien demander en retour : de vrais amis, comme Rose n'en n'a jamais eu. Ils sont aussi pétillants et drôles. Amélia et Mathias sont vraiment magiques : je les ai adoré, à tous points ! D'ailleurs, Mathias, on en parle ? Non, on n'en parle pas, vous le découvrirez par vous -même !La couverture du roman est très belle, je la trouve en parfaite adéquation avec le texte : de la gourmandise, de l'espoir, de la tendresse, de l'amour... Un excellent choix de couleurs et des dessins. Car oui, j'en vois plusieurs de dessins : la rose, la bouche et deux têtes qui s'embrassent !Petite chose aussi que j'ai affectionné : toutes les références télés, musicales... de ma jeunesse ! Cela m'a rendu Rose encore plus proche : un peu comme une amie.Les émotions sont assez intenses tout au long du roman. Elles vous transportent dans un tourbillon de sentiments bouleversants, passant du rire aux larmes en une page. La plume de l'autrice est fluide, d'une sensibilité accrue et tellement pleine de justesse, de délicatesse, le tout agrémentée d'une pointe d'humour qui fait du bien et qui réchauffe le cœurEn bref, vous l'aurez compris je pense, un véritable coup de cœur pour moi. Une histoire écrite avec passion et des protagonistes qui m'ont émue. Un cheminement personnel extraordinaire, difficile mais libérateur. Un roman généreux avec une écriture puissante, intime, tendre et pleine de malice : la beauté des mots, la musicalité de l'écrit. Ce récit est un peu comme la rose finalement : doux, délicat et plein de piquants. Une pure beauté. Et pour finir, j'adresserais ce mot à Cynthia Kafka : je suis venue te dire (pardon pour le tutoiement)... juste merci, merci pour ce que vous avez provoquer en moi.A découvrir absolument !