J’aime la chanson, les chansons. Certes, pas la soupe servie par le marketing des majors et autres “Nouvelles stars” (d’ailleurs, j’exècre le mot “star”), mais les chansons dites “populaires” dans la pleine acception et le bon sens du terme.
Je me souviens d’un des premiers bouquins de J. Attali, “Bruits” dans lequel il montrait que la chanson, d’abord réservée dans les plus anciennes sociétés, avec la danse et la musique, aux moments où le sacré occupait l’espace social pour conjurer et/ou officialiser les changements et les rancoeurs, s’est peu à peu détachée, réservée aux premiers professionnels, vagabonds plus ou moins tolérés, tels les tziganes et gitans en Roumanie et en Espagne, pour les amusements populaires, ainsi qu’à quelques artistes de cour pour les cérémonies mettant en scène les pouvoirs. La musique devint spectacle…
Le 78 tours, puis le microsillon, le CD et les “baladeurs”, maintenant les “mobiles” ont remplacé les textes et partitions des chansons qui se vendaient naguère sur les trottoirs, et industrialisé une partie de la production de chansons laissant subsister, heureusement, quelques véritables artistes obligés à un dur chemin quasi-initiatique pour toucher le “public”.
Chez nous, hors de rares régions ou occasions, on ne chante quasiment plus au cours d’un repas ou d’une fête familiale, comme cela subsiste dans la famille de mon épouse, fille de républicains espagnols et où à chaque repas d’amis et de famille (toujours élargie), les guitares sortent et les choeurs se forment.
Pourtant, des “Feuilles mortes” aux chants de marins, de “Gatzibelza” aux chansons paillardes ou à boire, de Piaf à Manu Chao, de Salvador à Dutronc, de Bobby Lapointe à Barbara,…, sans oublier les plus récents, que de plaisir à écouter et à chanter, même pas toujours juste, pourvu que ce soit ensemble…
Dommage…