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Confession d'une dame du pays de la Venoge, d'Annette Schneider

Publié le 17 novembre 2021 par Francisrichard @francisrichard
Confession d'une dame du pays de la Venoge, d'Annette Schneider

Annette Schneider est née à Sainte-Croix. C'est elle la dame du Pays de la Venoge, cette rivière qui a été chantée par le poète Jean Villard-Gilles, dont la source se trouve au pied du Jura, à L'IsLe, qui passe à La Sarraz et mêle au bout de sa course ses eaux à celles du Léman.

Dans cette confession où elle n'a pas de péchés à avouer et qui serait plutôt une profession de foi dans la vie, l'auteure raconte la sienne en restant modeste, comme le sont ses origines. Car elle est née en 1932, alors que ses parents ont dû fermer leur magasin de chaussures.

Les années 1930, celles de sa petite enfance, sont synonymes de survie grâce à de petits travaux et à une association, la Semaine du kilo. Avec le début de la Seconde Guerre mondiale, les choses ne s'arrangent pas: ses parents sont en instance de divorce et son père au chômage.

Elle est ravie d'aller à l'école, pour apprendre. Comme elle est une fille, elle n'a pas droit à l'algèbre, à la géométrie, à l'instruction civique, mais à la couture. Quant aux vacances, dès ses 11 ans, elle les vit toutes dans des familles d'agriculteurs ou de viticulteurs pour aider au ménage.

À la fin de sa scolarité obligatoire, elle fait une année de stage en Suisse allemande, puis, parce que son père juge nécessaire qu'elle apprenne un métier, avec ses économies et un complément paternel, elle entre dans une école spécialisée dans la formation d'employées de bureau.

D'abord secrétaire d'un avocat à Lausanne, après son mariage avec un horticulteur, elle mène de concert ce travail, l'administration de l'entreprise familiale et sa formation sur le tas à la profession d'horticultrice. Puis, à regret, pour celle-ci, elle abandonne sa  profession de secrétaire.

Pour cette femme pleine de vie, c'est insuffisant. Sans faire de politique jusque-là, elle s'y est intéressée quand elle était secrétaire de l'avocat, qui, lui, en faisait. De plus, dès 1959 le droit de vote et d'éligibilité est accordé aux femmes dans le canton de Vaud. En Suisse, ce sera en 1971...

Cette femme, qui défend les femmes, n'est pas de gauche. Pendant des décennies, au Parti Radical, un parti du Centre, elle participe activement à la vie politique dans différentes communes et districts vaudois, la menant de front avec l'exercice de plusieurs professions successives.

Elle a connu succès et revers face à une gent masculine dominante, mais elle a obtenu souvent aussi son soutien, parce qu'elle est tenace et sait être convaincante. Ce récit, pour qui ne s'est jamais engagé sur le terrain politique, est intéressant et occupe une grande part de sa confession.

Le nom d'Annette Schneider restera attaché au sauvetage du château de La Sarraz, commune de son domicile actuel, mais il faudra retenir sa sagesse, non pas due à l'âge, mais à l'expérience. Elle n'est pas près de tomber dans les excès de paroles de certaines femmes d'aujourd'hui.

Elle n'oublie pas les améliorations intervenues dans la vie des femmes depuis la dernière guerre mondiale, que d'aucunes ignorent. Sous une autre forme, elle a lutté toute sa vie pour le respect et la reconnaissance de la femme dans le milieu politique et, avec d'autres, y est parvenue.

À la fin de son livre, elle dresse les portraits de femmes remarquables, qui sont devenues ses amies et/ou qu'elle a approchées. Ils illustrent qu'en Suisse des femmes, telles Christiane Langenberger, Jacqueline de Quattro ou Isabelle Moret, ont joué ou jouent désormais un rôle insigne.

Francis Richard

Confession d'une dame du pays de la Venoge, Annette Schneider, 240 pages, Éditions de l'Aire


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