Le Petit Robert, dans sa dernière édition, a introduit le mot « iel », qui d’après lui, s’emploie « pour évoquer une personne quel que soit son genre ».
Moi, je veux bien, mais je reste cartésien. Et à cet égard, cette mesure me semble un coup de couteau dans l’eau.
Car ce caprice est aussi inutile qu’inefficace :
Il ne fait que déplacer le « problème » du pronom vers l’adjectif ou le participe.
Va-t-il falloir dire : « iel est fou » ou « iel est folle » ?
« iel est parti » ou « iel est partie » ?
Car si on choisit « iel est fou », on accepte le vieil adage grammatical suivant lequel « le masculin l’emporte sur le féminin », et si on préfère « iel est folle », on détermine par l’accord de l’adjectif l’indicible genre sur lequel on ne voulait pas se prononcer.
Donc dans les deux cas, on a tout fait pour rien..
De plus, l’article laisse entendre que ce néologisme aurait un féminin « ielle » qui est la négation même de la neutralité qu’il revendique…
Autant je suis ouvert au respect des différences, il y a même des décennies que je me bats pour cette cause, autant je préférerais, dans l’intérêt même de cette noble cause, qu’on le fasse intelligemment…
Notre langue
va-t-elle devenir une « langue robot » à l’instar d’un
certain argot américain où les verbes ne se conjuguent plus, et qui
n’est que la juxtaposition de mots bruts, à l’instar du « petit
nègre » le plus basique ?
(oui, j’ai écrit « petit nègre » entre guillemets. Si vous avez une suggestion pour exprimer cette idée précise et purement linguistique, écrivez moi, ça m’intéresse...)
Si les inclusivistes étaient intelligents, ils se rendraient compte que les différences et particularités sont des valeurs, et même des plus-values.
En attendant, ces néologismes sont complètement cons, ou connes, comme on voudra.
L’important n’est-il pas de se faire comprendre ?