J’ai arpenté Paris quelques heures à peine pour trouver l’accessoire qui me manquait. Une victoire qui confirme que l’on n’est jamais mieux servi que par sa ville. Pour fêter cet heureux événement, Lhomme m’invite à déjeuner en terrasse non loin du Square des Batignolles (ici pour les photos).
Tandis qu’il hésite sur le menu, je réalise qu’il va de mon statut de sœur aînée de vérifier le choix des alliances de mon frère et sa belle. Le seul fait qu’ils ne les aient pas mentionnées jusqu’à présent justifie amplement mon intervention.
Lorsque mon frère décroche, j’abrège les formules de courtoisie et entre directement dans le vif du sujet :
Moi : « Alors ces alliances ? A quoi elles ressemblent ? »
Lui : « Ma moitié vient de commander la sienne. Je me laisse encore du temps pour m’en occuper »
Moi : « Comment ça du temps ? Il vous faut les alliances après-demain! »
Lui : « Pas pour la mairie. On les aura pour la cérémonie religieuse. »
Moi : « Mais vous êtes fous ! Même à la mairie on échange les alliances ! ». Je me tourne vers Lhomme : « Tu vois ce qui ce passe dès que j’arrête de me mêler de ce qui ne me regarde pas ! C’est la catastrophe ». Je reprends mon frère : « Rassure-toi. Je vérifie auprès de mes contacts et je m’occupe de tout si nécessaire ».
Je raccroche, laissant un frère paniqué et dans l’impossibilité de se renseigner (il rentre en réunion). Je m’imagine déjà en train de devoir utiliser des capsules de Coca Zéro en guise d’alliances, faute d’en trouver des jolies en deux jours. J’active aussitôt mon réseau de femmes au courant des usages matrimoniaux et là, pour la troisième fois de ma vie (oui, seulement), je me sens totalement ridicule. Les unes après les autres, elles m’annoncent que les alliances sont en effet facultatives à la mairie.
Soulagée mais honteuse, je décide de patienter plusieurs heures avant de rappeler mon frère. Le ridicule ne tue pas, mais quand même…