Vous avez sans doute appris que You Tube est poursuivi par la justice italienne pour la mise en ligne d’une vidéo présentant un handicapé passé à tabac.
Les faits remontent à 2006 et la vidéo a rapidement été retirée à la demande du ministère de l’intérieur italien
Google va se défendre en invoquant la Directive e-commerce qui n’exige pas de modération a priori. Il rappelle également que de nombreuses vidéos sont malgré tout régulièrement retirées soit parce qu’elles violent les lois soit à la demande des autorités. ( Source : Linux World )
A savoir que la justice italienne s’intéressent également aux auteurs des violences contre le jeune handicapé.
D’un autre côté, une des vidéos vedettes ces derniers jours aux Etats Unis ( plus d’un million de visites depuis sa mise en ligne le 25 juillet ) concerne un policier qui a volontairement renversé un cycliste lors d’une randonnée écolo ” Critical Mass” dans New York. Cette vidéo, ainsi que de nombreuses autres, dénonce les violences policières, à l’instar de celle de l’affaire Rodney King en 1991. Sauf que désormais il n’est plus nécessaire d’attendre le bon vouloir des chaines de télé pour pouvoir les visionner .
Le policier que l’on voit dans la vidéo a été interpellé et placé en garde à vue.
Or il est tout à fait légal de diffuser de telles vidéos aux Etats Unis, la législation se référant en l’occurence au fameux premier amendement :
” Le Congrès ne pourra faire aucune loi concernant l’établissement d’une religion ou interdisant son libre exercice, restreignant la liberté de parole ou de la presse, ou touchant au droit des citoyens de s’assembler paisiblement et d’adresser des pétitions au gouvernement pour le redressement de leurs griefs “
En cherchant un peu, j’ai trouvé deux autre vidéos sur You Tube montrant des handicapés molestés, dont une me laisse penser que c’est un montage.
Par contre, DailyMotion est complètement clean à cet égard.
De même que les juges utilisent Facebook pour obtenir des informations sur les justiciables, ils leur est donc également possible ( aux Etats Unis et en Italie, du moins) de se baser sur une vidéo pour intercepter quelqu’un, fût-il un policier.
Doit-on s’en réjouir ? Ou doit-on s’en inquiéter ?
Bien entendu, selon les cas notre avis penchera dans un sens ou dans l’autre. Je pense néanmoins que si les réseaux sociaux ou les sites de vidéos participent à la recherche de la vérité, on devrait s’en féliciter. Mais comme pour tout ce qui est humain, les lois doivent servir de garde-fou pour éviter les abus des uns et des autres.
C’est un vaste débat et nous avons encore beaucoup à faire pour adapter notre société aux possibilités offertes par les nouvelles technologies. Comme d’habitude, elles avancent beaucoup plus vite que nos moeurs et nos mentalités. Et permettent aussi à certains de faire ressortir la part la plus sombre de l’esprit humain.< br/>
Pour ne pas rester sur une note pessimiste, je voudrais néanmoins souligner qu’elles nous offrent tellement de possibilités d’expression et d’informations qu’il ne faut pas critiquer à tout va mais oeuvrer tous ensembles pour aider à conserver un web le plus propre et le plus ouvert possible.