Courrier Interenational/L’immigration clandestine est un génocide moderne !
19/07/2008 04h00
Le 7 juillet, une embarcation remplie de candidats à l’immigration a chaviré au large de Motril,en Espagne, dans une mer déchaînée. Les secouristes
ont récupéré 23 survivants flottant dans la mer, dont une femme sur le point d’accoucher. Quatorze autres personnes étaient toujours portées disparues et présumées
mortes. |
Quinze candidats à l’immigration clandestine sont morts d’insolation le 10 juillet dernier alors qu’ils tentaient d’atteindre la côte sud de l’Espagne à bord d’une petite embarcation surchargée. Parmi eux se trouvaient neuf enfants, âgés de 1 à 4 ans. Leurs cadavres ont été jetés par-dessus bord par leurs compagnons de voyage. José Luis Rodríguez Zapatero, premier ministre d’Espagne, a qualifié ce drame de « tragédie insupportable pour l’esprit humain ». « Il est temps d’arrêter ce massacre silencieux qui prend, sans exagération aucune, les allures d’un génocide à petit feu », s’indigne Wal Fadjri.
Pour le quotidien sénégalais, le phénomène est provoqué par les pays européens. « Quand on durcit les lois pour obtenir un visa, on encourage ipso facto la migration irrégulière. Pour la bonne et simple raison que les candidats se disent que c’est perdre son temps que d’aller dans les consulats et ambassades, qui ressemblent déjà plus à des bunkers qu’à des représentations diplomatiques", note Wal Fadjri. Le journal affirme que « l’Europe et, partant, l’Occident ne pourront continuellement s’isoler du reste du monde pour se partager l’écrasante majorité des richesses en toute quiétude et impunité » – cela à cause de l’injustice qui caractérise la répartition des richesses dans le monde.
« Trouvez-vous normal que seulement 20 % de la population mondiale gère plus de 80 % des richesses planétaires ? Pis, selon une étude inédite de l’Institut mondial pour la recherche sur l’économie du développement, "les 2 % des adultes les plus riches du monde possèdent plus de la moitié des richesses mondiales des ménages" », remarque Wal Fadjri. Il faut donc interrompre cet afflux des ressortissants du Sud par d’autres moyens que la bunkérisation du Vieux Continent. Ainsi, le quotidien estime qu’il est « nécessaire d’avoir une nouvelle vision et des programmes de rupture pour maintenir au maximum les populations dans leur terroir ».
« La criminalisation de l’émigration, c’est la politique de l’autruche consistant à occulter les vrais problèmes en détournant le regard. Les solutions dont nous avons besoin ne sont pas techniques, mais éthiques et humaines », indique Wal Fadjri.
source : http://www.educationsansfrontieres.org/?article14785