Immigration choisie : Sarkozy et Hortefeux désavoués
par Olivier Bonnet
Faut-il modifier la Constitution afin d’établir des quotas, pour pouvoir trier aux frontières entre noirs, marrons, jaunes ou
verts, comme le réclament Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux, chantres de l’immigration choisie ? La Commission sur le cadre constitutionnel de la nouvelle politique d’immigration a
rendu son rapport et il inflige au pouvoir un camouflet retentissant.
Sarkozy avait déclaré, lors de sa conférence de presse du 8 janvier : "J’ai demandé à Brice Hortefeux (...) d’aller jusqu’au bout d’une
politique fondée sur des quotas. Cela fait trop longtemps qu’on en parle. Tout le monde sait que c’est la seule solution. Eh bien il faut franchir le pas, et arrêter de vouloir
protéger les uns, ne pas choquer les autres. Avec cela, on n’a que des problèmes". La Commission Mazeaud vient de rendre son rapport (consultable
- Au plan juridique, tout d’abord, une telle révision ne ferait pas disparaître les règles et principes du droit européen s’opposant aux quotas, en tout cas en matière d’immigration
familiale. Ils découlent, on l’a vu, tant du droit de l’Union européenne que de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, telle
qu’interprétée par la Cour européenne des droits de l’homme.
- Introduire dans notre Constitution des dérogations, même implicites, à certains grands principes, comme le droit de mener une vie de famille normale ou la liberté du mariage, est
contraire à notre pacte républicain. La France doit rester attachée à la position équilibrée, issue de la jurisprudence du Conseil constitutionnel, selon laquelle
« si le législateur peut prendre à l’égard des étrangers des dispositions spécifiques, il lui appartient de respecter les libertés et droits fondamentaux de
valeur constitutionnelle reconnus à tous ceux qui résident sur le territoire de la République ». Plus généralement, la modification
opportuniste et répétée de la Loi fondamentale nuit à la crédibilité des institutions et dévalue la portée de valeurs qui devraient être regardées comme intangibles.
- Au plan politique, enfin, un projet de révision de la Constitution, sur un sujet aussi sensible, diviserait profondément et inutilement la société française. Son issue serait au
demeurant incertaine."
Pan sur le bec !
PS : les visuels ci-dessus proviennent du Collectif Uni(e)s contre une immigration jetable. Et merci à Mehdi Yazi-Roman, qui nous a alerté sur la publication du rapport.
source : http://www.come4news.com/immigration-choisie-sarkozy-et-hortefeux-desavoues-419978