Pourtant comme tout ancien accro qui se respecte, Simon Nardis est un malade en sursis auquel il ne faudra qu’une occasion pour qu’il retrouve son vice d’antan et pour qu’il pose à nouveau ses doigts sur les touches noires et blanches d’un piano. Cette occasion va se présenter alors qu’il lui reste une heure à tuer en attendant son train. il va se rendre, en compagnie d’un ingénieur, dans un bar de jazz, dans cette petite cité balnéaire qu’il ne connaît pas. Et dans ce club il va faire la connaissance de Debbie, chanteuse locale à la voix douce qui accompagne si bien les notes qu’il va se mettre à jouer sur le piano de ce club. Rapidement l’amour va naître entre Simon et Debbie et alors va se poser pour Simon le problème du retour ou non. Doit-il laisser ici le renouveau de sa passion et retrouver ainsi celle qui l’aime dans sa petite vie bien rangée ou doit-il sa laisser guider par son instinct et rester auprès celle qui vient de conquérir son cœur ? Aidé par Le destin, le choix de Simon n’en sera que facilité. Mais n’en disons pas plus et laissons les lecteurs potentiels imaginer la fin possible de ce très beau roman qui parle d’amour et de passion comme rarement il nous est donné de le lire. Christian Gailly prouve avec ce court roman qu’il est passé un maître dans l’art de la narration. Sa prose si claire et si limpide se prête facilement à une représentation mentale des lieux et des personnages décrits dans ce roman.
A la fois tragique et léger, emprunt d’une certaine forme de dérision, "Un soir au club" se lit d’une traite, ou presque, tant on se plonge avec facilité dans le récit magnifique et fort de cette histoire qui provoquera, j’en suis sûr, bien des sentiments et des émotions chez ceux qui voudront bien le lire.
"Un soir au club" a reçu le prix du livre Inter en 2002
173 pages - Editeur : Minuit (2001)
Réédition en poche en 2004
prix de 5.30€