Les arbres fruitiers sont une addition bienvenue à la conception de l’aménagement paysager dans presque n’importe quel cadre. Et puisque la vie artificielle consiste à subvenir à ses besoins chaque fois que cela est possible, quel meilleur moyen de le faire que de cultiver ses propres fruits ! Mais nous comprenons que faire pousser des arbres fruitiers en dehors des régions tropicales n’est pas facile, mais c’est… pas impossible. Faire pousser ces arbres en dehors de leur zone climatique dédiée est une étude de la frustration, mais nous avons quelques directives simples que vous pouvez suivre pour vous faciliter la tâche.
Commencez par comprendre votre zone agricole actuelle
Le ministère de l’Agriculture des États-Unis (USDA) a créé une « carte des zones de rusticité » il y a plus d’un siècle. Cette carte désigne les températures extrêmes, allant des conditions arctiques de la zone 1 aux climats tropicaux de la zone 10. Entre les deux, se trouve une grande partie du territoire continental des États-Unis.
Il y a deux déterminations directionnelles créant les zones plus froides de 1 à 4, la latitude et l’altitude. Plus vous vous déplacez vers le nord, plus il fait froid, et plus vous gagnez en altitude, plus il fait froid également. En combinant ces deux tendances, comme c’est souvent le cas dans l’ouest des Rocheuses, on obtient une double dose de baisse rapide des températures tout au long de l’année.
Les pommes peuvent être trouvées dans des variétés rustiques qui peuvent résister aux rigueurs de la zone 3. Les pêches, poires, abricots et cerises ne sont pas aussi résistants au froid. Ce n’est pas seulement le gel, mais la chute des températures hivernales à -30 degrés Fahrenheit ou plus froid qui peut rabougrir, voire détruire ces arbres.
Ce que nous allons faire, c’est créer un microclimat qui élève artificiellement vos numéros de zone de deux ou trois points, ce qui vous permet de faire pousser des fruits dans des zones où cela serait impossible autrement.
Zones de rusticité des États-Unis – USDA
Créer un microclimat
Déterminer où souffle le vent
Déterminez la direction dominante du vent au début du printemps. C’est l’époque des fleurs, des bourgeons et des premières pousses de feuilles sur les abricotiers, poiriers, pêchers et cerisiers. En déterminant la direction du vent, vous pouvez savoir où planter et où NE PAS planter.
Trouvez un bâtiment, ou un brise-vent de conifères, et plantez les variétés fruitières du côté sous le vent. Le vent arrache les fleurs des arbres et est tout aussi efficace pour détruire les futurs fruits que les températures froides.
Un arbre fruitier bien placé peut prospérer malgré des conditions difficiles. Photo par Randy Tucker
Plantez par paires
Plantez vos arbres par paires, en les sélectionnant soigneusement pour qu’ils se fécondent mutuellement lorsque les abeilles arrivent en avril et début mai.
L’emplacement idéal se situe sur le côté est d’une maison à deux étages, de préférence avec une terrasse ouverte permettant de profiter de la lumière du soleil l’après-midi tout en se protégeant des vents dominants d’ouest et de nord-ouest qui soufflent sur les Rocheuses et les Grandes Plaines.
Regardez les deux arbres ci-dessous. Le premier est protégé par la terrasse sur la photo ci-dessus. Le second est utilisé comme pollinisateur, mais il est exposé aux éléments, juste à 3 mètres à l’est du poirier en fleurs.
Un poirier en fleurs dans le Wyoming à la fin mai – Photo de Randy Tucker
Un poirier identique, planté en même temps qu’un poirier prospère à côté d’une maison, après une exposition répétée sans protection à l’hiver du Wyoming – Photo de Randy Tucker
Les brise-vent de fortune peuvent être utiles
Une bonne idée est d’avoir quelques bâches épaisses ou des feuilles entières de contreplaqué à disposition comme brise-vent de fortune si les vents hurlants du début du printemps s’abattent sur votre petit verger. Bloquer le vent assure la survie des arbres.
L’emplacement des arbres près d’un toit en surplomb ou d’une terrasse offre également une protection contre le gel. La chaleur échappée d’une maison est souvent suffisante pour protéger les arbres du gel, même lorsque la température descend dans les 20 degrés en avril et en mai.
Abricotiers protégés par la terrasse enveloppante près d’une maison – Photo de Randy Tucker
Choisissez la glace ou le givre si nécessaire.
En dernier recours, vous pouvez arroser vos arbres avec un arrosoir à gazon si une vague de froid extrême fait chuter la température à un chiffre ou même à zéro. La glace n’endommage pas les branches qui poussent, mais le gel le fait. La glace formée par l’arroseur isolera les arbres.
Heureusement, la plupart des tempêtes de printemps dans cette région ne durent que quelques heures, ou tout au plus quelques jours. Vos arbres peuvent survivre à cet assaut si vous les planifiez et les protégez soigneusement.
Mère nature peut être capricieuse, et elle semble détester les arbres fruitiers plus que toute autre espèce. La direction du vent peut changer sur vous sans préavis, alors soyez prêt. Votre bâtiment vous protégera d’une direction, mais si le coup de vent vient de l’est, du sud ou du nord, vous pouvez toujours protéger vos plantes en plaçant un véhicule haut de gamme entre elles et le vent. Un gros pick-up, un camping-car ou un tracteur placé entre les arbres et la tempête qui s’approche protégera suffisamment vos arbres pour leur permettre de donner des fruits plus tard dans la saison. Si vous prenez ces précautions, vous aurez toujours une récolte d’abricots en août, de cerises et de pêches en septembre et de poires début octobre.
Culture d’abricots à la fin mai dans la zone 3 du Wyoming – Photo de Randy Tucker
Cette obsession pour les arbres fruitiers peut sembler un peu à la limite de la folie, mais c’est un travail de tous les jours quand vous essayez de faire pousser quelque chose, de produire des fruits et de prospérer dans une région où tout le monde dit que c’est impossible. Ce n’est pas le cas.
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