Bien que la moitié (49%) des répondants n’accepterait aucune réduction des retours sur investissement pour réussir à atteindre des objectifs ESG, 34% seraient d’accord. Parmi ces derniers, une large majorité (81%) se dit prête à accepter une baisse d’au maximum un point de pourcentage de leurs retours sur investissement.
Philippe Kubisa, associé spécialiste des marchés de capitaux chez PwC France et Maghreb : « Les investisseurs sont à la fois attentifs aux résultats financiers à court terme mais aussi aux sujets sociaux à plus long terme, susceptibles de faire émerger des risques mais aussi de créer des opportunités pour leurs investissements. Il ne fait aucun doute que les investisseurs souhaitent que les facteurs ESG fassent partie intégrante des stratégies d’entreprise. Ceci implique notamment des dépenses dédiées, tout en communiquant clairement sur les raisons et les avantages en lien avec leurs stratégies. Si les investisseurs ne constatent pas cet engagement, ils n’hésiteront pas à prendre des mesures pouvant aller jusqu'à la cession de leur position dans une entreprise pour investir l’argent de leur client ailleurs ».
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La cohérence des indicateurs de mesure de la performance ESG représenterait un avantage significatif pour les investisseurs. Près des trois quarts d’entre eux (74%) déclarent que leurs décisions seraient plus avisées si les entreprises appliquaient un ensemble unique de normes de reporting ESG. Un taux similaire (73%) affirme qu'il est important de pouvoir comparer les performances ESG entre les entreprises.
Sylvain Lambert, associé au sein du département développement durable chez PwC France et Maghreb explique : «Notre étude démontre que la question de la disparité des référentiels de reporting est compliquée pour les investisseurs. Sans normes communes, ils ont du mal à apprécier les performances ESG. Il est aussi nettement plus difficile pour les entreprises de procéder au reporting de leur performance ESG sans référence ou cadre commun à suivre. Aujourd’hui, nous sommes à un moment où l'Europe travaille à produire la première norme internationale de reporting ESG dans le cadre de la mise en oeuvre de la directive sur le reporting extra financier (CSRD) et la Fondation IFRS a annoncé cette semaine à la COP 26 la création d'un “International Sustainability Standard Board”. On observe donc une concentration des initiatives normatives existantes qui pourra peu à peu simplifier la lecture pour les investisseurs. La question d'une norme globale est clairement sur la table mais les chemins pour y arriver sont encore complexes et tortueux ».
Alors que se tient actuellement la COP26, le climat est le principal sujet ESG identifié par les investisseurs avec la réduction des émissions de gaz à effet de serre – aspect indiqué en majorité (65%) comme ce qui devrait être une priorité pour les entreprises. Le fait d’assurer la santé et la sécurité des collaborateurs (44%) et d’améliorer la diversité, l’égalité et l’inclusion au sein du personnel et des dirigeants (37%) ont également été identifiés comme des sujets prioritaires.
Les investisseurs interrogés estiment d’ailleurs que la stratégie ESG débute au plus haut niveau pour être efficace. Pour la grande partie d’entre eux (82%), les questions ESG doivent être intégrées dans la stratégie globale d’entreprise. 66% se disent bien plus confiants quant à la gestion des sujets ESG si un cadre dirigeant est impliqué. Pour plus de la moitié des investisseurs (53%), il devrait s’agir du directeur général.
Enfin, 82% des investisseurs déclarent qu'il est important que le reporting ESG explique les raisons de l'engagement en faveur de l'environnement et intègre des plans détaillés pour atteindre les objectifs. En définitive, un message clair ressort de l’étude : si les entreprises prennent les bonnes mesures en matière d'ESG et misent sur la transparence, les investisseurs les soutiendront.
Méthodologie :
En septembre 2021, PwC a mené une étude en ligne auprès de 325 professionnels de l’investissement sur 43 territoires. En outre, 40 autres entretiens ont été menés en profondeur dans 11 territoires entre les mois de septembre et d'octobre 2021 auprès d'investisseurs et d'analystes dotés d'un portefeuille combiné d’actifs sous gestion supérieur à 11,6 milliards de dollars américains. Les participants à l’étude étaient pour la plupart des gestionnaires d’actifs (53%) et des analystes (34%).