Passover (2006) étant le premier album des Black angels (oublions le EP de 2005), l'indulgence est de rigueur. A travers leur Rock psyché menaçant directement puisé dans les sources du Blues, les six texans extirpent de nos tissus gélatineux de fortes émotions. Tout en restant calmes et sobres, ils détruisent à l'aide de rythmes fracassants et de voix à sonorité country une forte société de musique formatée. Les guitares slides apparaissent et disparaissent dans les 10 secondes qui suivent (Empire), la salade d'effets wha wha et de reverb distorsionnés foutent le bordel partout où il n'y en a pas. Le grincement du rocking chair est omniprésent; dans ce voyage, entre les pieds et la guitare. Les voix résonnent dans des immondices rythmiques menaçants (Young men dead) tandis que d'autres, minimalistes et nettes, attendent la délivrance (Better off alone). Entre tempête vaudou et re-visite d'un monde enterré, les Black angels s'imposent sans gêne dans un rayon de jouissance auditive.