J'ai risqué ma vie quelques fois. Curieusement, je n'ai jamais eu peur. Mon esprit est devenu, en quelque-sorte, totalement rationnel. Ce qui m'a peut-être sauvé.
D'après un neuropsychologue qui a travaillé avec des pilotes militaires, ces gens réagissent, probablement, comme moi lorsqu'ils sont poursuivis par un missile. Leur raison, qui aurait dû leur dire que l'on n'échappe pas à un missile, se débranche. Ils voient le danger, mais il ne les paralyse pas, ce n'est qu'un problème à résoudre. Et, parfois, ils réussissent ce que l'on croyait impossible. J'ai entendu raconter la même histoire du pilote d'essai de Dassault, jadis.
Comme le disaient mes quatre derniers billets sur le dialogue, notre société consacre un culte à la "raison", or, la raison est, par nature, gravement biaisée. Elle n'est que préjugés. Il faut apprendre à la débrancher. Idéalement, il faudrait surtout que notre éducation ne cherche pas à faire de nous des êtres de raison. (Il y a peut être une "bonne raison", mais ce n'est pas celle que l'on nous enseigne.)