J’ai lu ce recueil de poésie dans le cadre des Feuilles allemandes de Patrice et Eva, du blog « Et si on bouquinait un peu ».
« Je compte les étoiles de mes mots », publié par les éditions suisses Héros-Limite en 2011, présente un choix de ses poèmes en version bilingue.
Note sur la poète :
Rose Ausländer, née le 11 mai 1901 à Czernowitz (Autriche-Hongrie ; actuelle Ukraine) et morte le 3 janvier 1988 à Düsseldorf (Allemagne), est une poétesse d’origine juive allemande. Tout au long de sa vie, elle dut immigrer à de nombreuses reprises (Etats-Unis, Roumanie, Allemagne) et réussit à échapper à la déportation par le régime nazi mais elle dut fuir aussi l’Armée rouge soviétique. Son premier recueil de poèmes, L’arc-en-ciel, parut en 1939. Elle fut amie de Paul Celan. Elle écrivit principalement en allemand et parfois en anglais.
Ses thèmes de prédilection sont, selon ses propres mots : « Tout – l’unique. Le cosmique, le regard critique sur l’époque, les paysages, les objets, les hommes, les états d’âme, la langue, tout peut être un sujet. » (Source principale : Wikipédia)
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Page 23
Lorsque tu es
absent
tout est aveugle
Je vois
cette cécité
à l’œil nu
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Page 29
Dans le rayon
de mon amour
pour l’univers
je prie
Je m’épanouis
et me fane
dans ma prière
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Page 35
Vérité
tu es
irrésistible
Je te reconnais
et te nomme
bonheur
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Page 51
Je suis le sable
du sablier
et je m’écoule
dans la vallée du temps
qui m’étreint
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Page 55
Pénétrer
la duplicité
Pétrie de matière et d’esprit
Là il n’y a ni commencement
ni fin
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Page 71
Qui suis-je
quand les nuages pleurent :
un hôte étranger
sur une plage étrangère
j’attends
que le soleil m’aime
à nouveau
avec sa raison dorée
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Portrait de Rose Ausländer en 1914