Nul besoin d'aller chercher du côté de Pékin pour se faire peur. Les monstres, les vrais, sont déjà chez nous. Ils pensent. Et ils écrivent.
"Avec le vieillissement de la population-que l'on n'a pas correctement anticipé-et la multiplication des pathologies associées à l'allongement de la vie, on s'inquiète des dépenses à venir. Nos ressources n'étant pas illimitées, il faut essayer de les répartir de façon plus rationnelle. Aujourd'hui, on est bien obligé d'admettre que, si la santé n'a pas de prix, elle a un coût. Et les médecins doivent désormais tenir compte du prix des médicaments dans leurs décisions. Notre vision va devenir "sacrificielle" : il vaut mieux correctement prendre en charge un père de famille de 40 ans, qui est rentable pour la société, qu'une personne de 80 ans qui n'a plus toute sa tête. C'est évidemment un constat tragique. Mais nous n'avons pas le choix."
C'est dans Le Point et c'est signé Pierre Le Coz, Agrégé de philosophie, docteur en sciences de la vie et de la santé et vice-président du Comité Consultatif National d'Ethique ( !!! )