« A la vie à la mort », exposition de Pascale Serre à la Galerie La Source de Fontaine-lès-Dijon, jusqu’au 21 novembre. Du mercredi au dimanche compris, 15h30-18h30. A voir sûrement!.
Vous ne le savez pas encore, quand vous traversez le petit jardin de La Source, mais vous vous apprêtez à quitter les réalités de ce monde.
Laissez-vous faire. C’est fascinant. Pascale Serre a les clés des univers que vous allez visiter, tirez la porte de la Galerie et pénétrer dans le premier.
Vous entrez dans « la collection de mes morts », dit-elle. Sur toiles grand format, directement agrafées sur les murs, voici les portraits de tous ceux qu’elle a aimés et qui sont partis. Ils ne sont pas morts (lisez le poème affiché au mur, près du bureau). Ils sont là. Toujours présents au monde. Cette salle vous est douce. Les personnages peints sur un fond sombre (beau noir-bleu-nuit spécial Pascale Serre!) sont un peu rigides, comme s’ils posaient pour la photo, mais auréolés de lumière et accompagnés de leur animal totem.
Ne revenez pas sur Terre… Montez lentement l’escalier. Vous allez passez la seconde porte de votre voyage initiatique. (Le hasard fait bien les choses, vous avez 7 seuils à franchir! Chiffre divin!) A gauche, voici « La ronde des sorcières ». Au sol, le cercle magique. Ce sont les animaux qui le forment: loup, araignée, cerf… Ils sont peints sur tissu. Magnifique. (Pas n’importe quels textiles: des chemises, combinaisons ou jupons de nos grands-mères). Un peu de sorcellerie aussi, bien sûr…Vous verrez!
Puis, arrive la salle qui vous entraîne dans le passé. Celui de l’enfance. Un monde invisible, enfoui, disparu. Et pourtant bien vivant quand quelqu’un le garde en vie. Têtes de poupées, palettes de peintres (revisitées!), peintures et comptines peuplent ces rêves et cauchemars d’enfance. « On n’est pas chez les Bisounours » annonce l’artiste. On est d’accord. Mais, heureusement, l’art ne choisit pas de n’exprimer que les jolies petites fleurs roses de la vie.
Continuez votre chemin. Ici, le corona virus a inspiré Pascale Serre. On se régale de petites aquarelles toutes plus dramatiques, drôlatiques et esthétiques… les unes que les autres.
Vous allez ensuite rencontrer ses petits animaux en terre cuite qui ont tous une âme…. Vous vous arrêterez dans la salle consacrée à St-François d’Assise qui n’avait pas son pareil pour vivre la médiation entre l’homme et les esprits de la nature. Et vous vous amuserez à regarder le travail à quatre mains sur le thème de la Tête de Mort, que Pascale Serre a réalisé avec une jeune fille de sa famille.
Et, tout au long de ce parcours, vous aurez vu des branches, des bois de cervidés ainsi que des bois peints rappelant les bâtons de chaman. Vous aurez aussi remarqué le rôle essentiel de l’écriture qui résonne avec le dessin et la peinture. Le discours, la parole servent à la communication et à la survie.
L’exposition est riche, racontant la mort et la vie, la vie et la mort, qui ne font qu’un. L’artiste a créé une ambiance envoûtante et a construit et mis en scène son expo avec passion.
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