SMOOTH MOTION Boogie inside 2021
Ils nous en avaient donné un avant goût à Langueux le 30 janvier 2020, voici le retour du boogie selon Saint SM.
On trouve un certain nombre de chansons comportant 'boogie' dans leur intitulé :
atomic boogie (pas celui inside), pas de boogie woogie, bad boy boogie, boogie with stu, boogie wonderland...
(ceux qui trouvent les auteurs de ces 5 références gagnent un tour de piste, boogie veut dire guincher)
Les Smooth (Paimpol, Côtes d'Armor, Bretagne, France) font fort : dans 'Boogie inside', y'en a!!
Même très fort, 5 titres comportent le mot 'boogie' conjugué à la sauce woogie.
1-Boogie duck
2-Atomic boogie
3-Won't you boogie with me
4-Love you for a night
5-Nobody's boogie (but my slide)
6-Tired and unwilling
7-Hemp street boogie
8-We don't know nothing (but Rock 'n roll)
Il y a l'atomic (pas celui du quizz et rien à voir avec Blondie).
Il y a celui de personne (pas Paul). Il y a la danse du canard (celui des WC sans doute) et tu peux boogie avec les musicos!
Sont-ils tombés dedans quand ils étaient petits?
Depuis 11 ans, ils ont déjà publié 4 EP auto-produits réjouissants. Le nouveau CD fait très pro (moins auto) au niveau du son et de la pochette inspiration 70's (signée Colin Coelaen et Guillaume Noble).
Sur un recto au fond blanc cassé couleur passé, le nom du groupe s'accroche comme des notes dégoulinantes sur une portée (mon test de Rorschach à moi).
Juste dessous, dans un double-cercle, une photo sépia des 4 rockers en action. Sur la droite, un faux sticker marron mentionne 'BOOGIE INSIDE Handle with CARE' (plus dangereux que 'parental advisory'!).
La couverture s'ouvre pour laisser place à une autre photo des 4, nettement moins en action, quoique... les instruments sont remplacés par des bouteilles de bière. Les crédits créditent...
Le verso reprend la charte graphique du recto avec une 3è photo du groupe, posé et la liste des 8 titres couchés.
Les boogies dans le titre :
1-Un riff vintage, sur le cordage, réveille un clavier aussitôt chaud bouillant. La voix de François patine avec le temps, vertigineuse, elle escalade sans déraper. La batterie roulante et parfois endiablée ne faiblit jamais, la basse ronde rythme tout autant.
La gratte couche un solo fuzzy, en canard, sur l'orgue effervescent qui prend, provisoirement, l'ascendant mais laisse courtoisement le final à la guitare.
2-L'atomic blouse d'abord au bout des cordes sous les claquettes de la charley puis les cris du chanteur. Soudain, l'orgue Hammond, furieusement 70's, prend feu. Le solo de guitare repart sans changer son fuzzy d'épaule et crache sa cartouche nasillarde. Terminus en roulé-boulé!
3-Dr Mad n'en peut plus de se retenir, il démarre avant le starter. L'orgue volcanique arrose tout, tournoie, érupte. La cadence répétitive et vive pousse le 'Beardy ass' au cul puis dans un enchaînement à 4 postures 'Highway star'. Derrière un flamboiement psyché, les choeurs se lancent dans des 'Goodbye by by bye' délicieusement délirants achevés a capella (par un 'Have some fun').
5-Les cordes de guitare semblent être détendues autant que les musiciens. Pourtant, François trouve que personne ne lui convient, les choeurs le consolent comme ils peuvent, parfois cartoonesques, et invitent même le lou(ouhouh)p de Tex Avery(table). La dernière partie part en vrille dans une jam comme jamais. (compo clin d'oeil à Slyde Barnett des Komodor)
7-Un piano boogie guinche avec un tambourin. François et ses choeurs entrent dans la danse, sur un rythme millésimé et riche en percus. La chanson file légère et joyeuse dans une rue aux odeurs de chanvre.
8-Un aveu, ils ne savent faire que ça. Les mots du titre roulent avec 'It's only R&R and I like it'!. Le refrain, imparable, sonne en vrai hymne à hurler ensemble 'We don't know nothing but Rock 'n Roll'. Une partie centrale libère les instincts percussifs de Colin et ses congénères réagissent, tout aussi percutants, dans un final débridé époustouflant.
Les intrus (y'a plus boogie?) :
4-Blues en démarrage feutré avec une guitare bercée aux maracas. Le rythme, plus retenu, installe une ambiance contenue et flânante. La basse prend ses responsabilités, seule, elle annonce une fin plus bouillonnante d'abord dans un écho orgue/voix criée puis avec une guitare planante.
6-Le morceau commence au milieu des percussions et voix tribales. On revient bien vite à une ambiance fin sixties qui me fait penser progressivement à 'Chasing Shadows' (DP) avec ses éclairs d'orgue et de guitare wha wha. Gratte, clavier et voix jouent parfois la même partition. Les fondations rythmiques swinguent en entraînant les autres instruments.
Même si l'on retrouve une influence Deep Purple qu'on situera à Mark I (68/69) grâce, notamment, à cet Hammond venu du Seigneur (Lord), la personnalité des artistes et leur complicité rayonnent et la démonstration, tu peux faire une croix dessus!
Leur alchimie technique dégage un sentiment de facilité qui leur permet de faire passer une sensation joyeuse, tendance potache.
Les Smooth Motion possèdent cette ondulation élégante pour le feeling groovy. Il faut les voir sur scène se renvoyer la balle comme des enfants de choeurs euphoriques.
Leur énergie et leur plaisir de jouer entraînent son monde, je les verrais bien, comme des blues brothers foudroyés par le ciel, dans une église avec une troupe de nonnes délurées à la Sister Act.
Les boogie men :
François 'Screaming pussy' Martin, au chant et à la guitare,
Louis 'Beardy ass' Keromest à la basse et aux choeurs,
Camille 'Organ fury' Goellaen à l'orgue, piano et aux choeurs,
Colin 'Dr mad drums' Goellaen à la batterie, percussions, gong et aux choeurs.
Enregistré studio 96 à Rennes et à la cave à Paimpol
Mixage au Grenier par Samuel Collet
Mastering Sébastien Lorho