Auriez-vous tendance à rapprocher curiosité et réussite entrepreneuriale ? Peut-être pas, c’est pourtant un duo gagnant ! Dans son ouvrage Un Mentor en or, Mark Timm explique comment son mentor, Kevin Harrington, l’a incité à faire davantage preuve de curiosité pour réussir en affaires. Le lien n’est pourtant pas à première vue évident et vous auriez pu citer d’autres facteurs a priori plus déterminants pour la réussite professionnelle comme la capacité à trancher ou à prendre des risques. C’est en observant les habitudes d’entrepreneurs accomplis que Kevin Harrington a saisi l’importance de se montrer constamment curieux et a transmis ce conseil :
« Si vous commencez à faire vos recherches, vous vous rendrez compte que tous les grands procèdent ainsi. Warren Buffet passe entre trois et quatre heures par jour à assouvir sa curiosité au sujet des entreprises et des marchés financiers. Il est avide de lecture. Pareil pour Bill Gates. La plupart des entrepreneurs ont pour point commun d’être curieux, avec une tendance à s’intéresser uniquement à leur domaine d’expertise. Les personnes dont la carrière a été couronnée de succès ont un appétit insatiable d’informations portant même sur des sujets en apparence sans lien avec leur travail, parce qu’ils savent que s’ils s’abstiennent, ils pourraient passer à côté d’une opportunité majeure. Du coup, ils passent intentionnellement du temps à chercher ce genre d’opportunité. Avant, je sortais moi aussi cette excuse : « Je n’ai pas le temps ». Mais en vérité, vous ne pouvez pas continuer de couper du bois en sachant que votre hache est tellement émoussée qu’elle ne coupe rien. Vous devez prendre le temps de l’affûter. Aiguisez-la au point que lorsque vous l’abattez, il vous faut la moitié moins de force pour couper du bois.
Kevin ne noue pas de relations de travail aussi intimes que moi avec les équipes qui travaillent sur ses projets.Je suis donc devenu plus curieux de mon personnel et de mes équipes. Je passe plus de temps à leur poser des questions et à leur demander leur point de vue pour découvrir ce qu’ils apprennent et leur donner les moyens d’exploiter au mieux leur potentiel et d’être davantage dans le partage. Cela a donné des résultats très tangibles.
Je pensais que mon travail de chef d’entreprise était de résoudre les problèmes de mes équipes. C’était une mentalité qui était gravée en moi. Si quelqu’un avait un problème, je voulais qu’il m’en parle pour que je puisse le résoudre. Mais en étant curieux et en posant des questions, j’ai appris que mon véritable travail était d’aider le personnel à apprendre à résoudre ses problèmes par lui-même.
(…) Avec le recul, j’ai constaté que mes solutions étaient inefficaces, mais mes employés faisaient ce que je leur disais, simplement parce que j’étais le patron, même si nos bénéfices devaient en pâtir.
Cette prise de conscience m’a redonné de la marge dans ma vie, car si vous êtes la seule personne à résoudre les problèmes, cela signifie que votre entreprise ne peut pas fonctionner sans vous. Je passais 80 à 90% de mon temps dans mon entreprise et le reste à travailler sur mon entreprise. Maintenant, c’est l’inverse. »
Outre le fait que la curiosité aide à repérer des opportunités intéressantes au-delà de son champ d’action habituel, elle a eu aussi pour effet d’inciter Mark Timm à davantage incarner la posture du manager coach : Il s’efforce de poser des questions en allant contre son mouvement naturel qui consiste à apporter des solutions. Ce changement de posture s’est avéré positif pour tous : Mark a regagné de la marge de manœuvre et du temps pour travailler sur son entreprise et ses collaborateurs se sont sentis davantage responsabilisés. Et vous, comment pourriez-vous davantage exercer votre curiosité ?