C’est une superbe collection que publient les éditions des Belles-Lettres. Une collection « Poésie magique », plutôt dédiée à des textes anciens et éditée avec un soin exceptionnel.
Voici ce qu’il en est de la série 2021, selon les mots mêmes de l’éditeur : « dans un format semi-poche emblématique (12,5 x 19 cm), dix recueils de vers à la parure végétale paraîtront dès le printemps et jusqu’à la fin de l’automne. Chaque livre se feuillettera en traduction seule, choisie pour sa qualité littéraire. Il sera préfacé, légèrement annoté et orné d’illustrations en couleurs. »
Le recueil d’Emily Dickinson, dont l’herbier a inspiré les couvertures irisées de la série, sera suivi au mois de mai par Walt Whitman et la fratrie Brontë, puis par Christina Rossetti et William Blake en septembre. John Keats et Edgar Lee Masters entreront dans la série à l'automne, rejoints par John Clare, Hope Mirrlees et Dylan Thomas.
Feuilletons quelques-uns de ces très beaux livres.
A tout seigneur, tout honneur, voici Emily Dickinson et le livre Autoportrait au roitelet. (Ce sont des plantes extraites de son Herbarium qui ornent toutes les couvertures de la collection, avec un procédé de gaufrage.)
Voici ma lettre au Monde
Qui ne M’a jamais écrit –
Les simples Nouvelles que la Nature disait –
Avec une tendre Majesté
Le livre contient la Correspondance avec les sœurs Norcross et avec Thomas W. Higginson (1859-1886) ainsi que La Gloire est une abeille (Choix de poèmes, 1858-1881). Introduction, notes et traduction de Patrick Reumaux. Illustrations de : Emily Dickinson.
Les livres sont certes un peu cher, 21,50# pour ce volume, mais ce prix est justifié par la qualité éditoriale exceptionnelle.
Il faut noter que souvent le choix des textes et des illustrations est passionnant. Prenons par exemple le volume consacré à William Blake, Chants d’innocence et d’expérience. La traduction choisie est signée Marie-Louise et Philippe Soupault (publiée d’abord en 1927, puis en 1947 dans une collection dirigée par Camus). Préface de Jean-Yves Masson. Quant aux illustrations, rien moins que des gravures de Blake lui-même.
Je cueillis un roseau qui me servit de plume
Et, de l’eau transparente, je fis de l’encre
Ce recueil reproduit in extenso les Songs of Innocence ans of Experience, Shewing the two Contrary States of the Human Soul gravés et colorés par Blake à Londres en 1826.
Le Marché aux elfes de Christina Rossetti est traduit de l’anglais par Patrick Reumaux et comporte une préface de Virginia Woolf (traduite par Micha Venaille) avec des illustrations de Casimiro Piccolo, D.G. Rossetti et Lewis Caroll. (138 p., 19€). Ce poème narratif composé en 1859 a été publié en 1862, illustré par le frère de Christina Rossetti, Dante Gabriel Rossetti.
Voici encore des Poèmes choisis de John Keats dans une traduction de 1952, celle d’Albert Laffay, avec des planches en couleurs d’Averil Burleigh (1883-1949), célèbre illustratrice de Keats et de Shakespeare. (232 p., 23€).
On peut consulter tous les titres en suivant ce chemin
Un autre chemin, pour feuilleter l’Herbarium d’Emily Dickinson, sur le très beau site (en anglais) que lui consacre la bibliothèque d’Harvard