La Justice s’attaque à la délinquance en col blanc [Actu]

Publié le 28 octobre 2021 par Jyj9icx6

"Flageolants sur les papiers", dit le gros titre
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Avant-hier, un juge a inculpé tous les administrateurs de Vicentín, une grosse holding de commerce des produits agricoles bruts et transformés qui a son siège dans la province de Santa Fe. Vicentín vend des céréales, du soja, des huiles, des tourteaux pour l’alimentation du bétail, des semences, etc. C’est un pilier de l’économie argentine. L’entreprise en pleine déconfiture a failli être nationalisée il y a presque deux ans lorsque l’actuel gouvernement a pris les rênes du pays mais les propriétaires se sont ligués pour empêcher l’opération. Ils préféraient une entreprise coulée, incapable d’opérer, au détriment des producteurs mais comme ils font tous partie du même monde, ce n’est pas eux qui en subissent les inconvénients.

Motifs de cette inculpation multiple : ces messieurs ont présenté des faux bilans pour masquer la faillite frauduleuse de la société.

Quatorze puissants hommes d’affaires en pleine activité économique poursuivis pour escroquerie ! C’est presque une première (on a quelques précédents, dont les inculpations qui visent Mauricio Macri et sa famille pour les affaires de la concession de Correo Argentino, lui aussi conduit à la faillite sans doute délibérée par les concessionnaires). Cette ouverture de procès montre les progrès de la justice argentine en matière d’impartialité.

Il n’en va pas de même dans la presse. Página/12 en fait beaucoup : article dans les pages intérieures de l’édition publiée à Buenos Aires et la une pour l’édition publiée à Rosario, la capitale économique de Santa Fe. Dans le reste de la presse, il faut chercher longtemps pour trouver bien peu. Étonnant, non ?

Aujourd’hui, se tient une audience où le procureur spécialisé en droit commercial devrait requérir la prison préventive pour plusieurs inculpés. Si les actuels chefs d’inculpation sont retenus lorsque l’affaire sera remise à l’instance de jugement, ces hommes encourent 50 ans de prison.

© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com

Pour aller plus loin :

lire l’article de Página/12
lire l’article de Rosario/12
lire l’article de Clarín