Hier
matin, à l’occasion d’une conférence de presse de la FNAM (nouvellement
rebaptisée Fédération Nationale de l’Aviation et de ses Métiers), Alain
Battisti, Président de la FNAM – Pascal de Izaguirre,
Président-directeur général Corsair – Anne Rigail, Directrice générale
Air France – Marc Rochet, Directeur général Air Caraïbes et Laurent
Timsit, Délégué Général de la FNAM, se sont retrouvés afin de réaliser
le bilan de longs mois difficiles au cours desquels le secteur aérien
français a été fortement impacté.
État du secteur aérien aux prémices de la saison automne – hiver 2021/2022
Demeurant
l’un des rares secteurs économiques à ne pas avoir redémarré à l’issue
de la crise du Covid-19, le transport aérien français reste dans une position extrêmement difficile avec en 2021 à peine 35% du trafic total de passagers de 2019 sur la France.
En
effet, depuis le début de l’année et jusqu’à fin septembre, seuls 44,7
millions de passagers ont été transportés contre 138,5 en 2019. Un recul
du trafic a été constaté depuis l’été ; le trafic mensuel de septembre
2021 est estimé à 51,8% (contre 57,1% en août 2021)1,
dû, entre autres, à la fin de la période des congés et à une reprise
encore très timide des voyages d’affaires. La situation se veut toujours
fortement contrastée avec une meilleure performance du fret et des vols
loisirs point-à-point.
L’un
des points encourageants, souligné par Alain Battisti – mais loin
d’être encore suffisant – est la réouverture prochaine du marché vers
les Etats-Unis bien que de nombreuses restrictions persistent.
Le
chiffre d’affaires du secteur devrait être en amélioration très
relative en 2021 par rapport à celui de 2020, qui avait été
catastrophique2.
Enfin,
les aéroports et services d’assistance en escale subissent également de
plein fouet les conséquences de cette crise. Il en va de même pour
l’aviation d’affaires en particulier pour leur activité internationale
long-courrier.
Situation inquiétante dans les DROMs et mesures sanitaires
Depuis
le début de la crise sanitaire, les compagnies aériennes françaises
desservant l’Outre-Mer ont vu leurs vols se remplir et se vider au gré
de l’évolution des mesures sanitaires. Après un été extrêmement
difficile dû au retour des voyageurs en métropole et après de multiples
confinements, le contexte actuel est à la fois complexe et peu lisible.
Depuis la fin juillet, le secteur constate une baisse continue du trafic
qui a atteint en septembre 2021 un niveau de 69% par rapport à
septembre 2019.
Les
compagnies membres de la FNAM soulignent par ailleurs des temps
d’attente dans les aéroports toujours importants, certaines mesures
devenues désormais obsolètes et craignent pour la fluidité des flux dans
les aéroports à l’approche des vacances de Noël et des congés
hivernaux.
Aides au secteur aérien nécessaires pour la survie de 100 000 emplois
La
crainte d’un arrêt total du dispositif d’aides se fait sentir dans le
secteur. En parallèle de ses efforts (restructurations, plans de départ,
accords de productivité, investissements) et pour préserver sa
pérennité, la FNAM demande au gouvernement le maintien de certains
dispositifs ou la mise en œuvre de nouveaux outils :
Adaptation de l’Activité Partielle (AP) et de l’Activité Partielle de Longue Durée (APLD) aux spécificités du secteur
Adaptation du dispositif dit « coûts fixes » et éligibilité au fonds dit « fermeture »
Échéancier de remboursement des cotisations sociales
Aménagement des Prêts Garantis par l’Etat (PGE)
En
outre, la FNAM souhaiterait la mise en place de mesures incitatives à
la reprise du trafic qui pourraient prendre la forme d’une exonération
de la taxe de solidarité et de la taxe d’aviation civile sur certaines
routes.
Il
est enfin essentiel que les compagnies aériennes ne soient pas soumises
à des hausses de redevances excessives (à titre d’exemple : hausse
prévue de 44,5% des redevances de navigation aérienne de survol). De
telles hausses seraient insupportables pour les compagnies aériennes
françaises et il est important d’obtenir rapidement une stabilisation
des redevances aux niveaux de 2019, a minima.
Une transition écologique au cœur des ambitions du secteur aérien français
Les
compagnies aériennes françaises sont parallèlement en train d’accélérer
leur transition énergétique, véritable nécessité en termes de
compétitivité et d’attractivité.
Au
niveau européen, la feuille de route des compagnies aériennes présentée
en début d’année auprès des institutions européennes, « Destination
2050 », met en exergue un objectif zéro émission nette dès 2050.
L’utilisation
de carburants aéronautiques durables sera un levier incontournable et
majeur de cette transition en permettant de réduire de 80% les émissions
par rapport au kérosène d’origine fossile. Les autres leviers de
décarbonation seront notamment le renouvellement des flottes,
l’optimisation des trajectoires dans le cadre d’un « ciel unique
européen » plus attendu que jamais ainsi que l’introduction de
technologies de rupture comme l’hydrogène ou l’avion électrique.
Le
coût de la transition va toutefois être considérable et il est donc
également essentiel que les pouvoirs publics poursuivent leur engagement
et leur soutien aux compagnies françaises afin de les accompagner dans
cette transition indispensable.
La
FNAM souligne enfin la nécessité d’une approche globale, mondiale,
ambitieuse pour parvenir à atteindre ces objectifs à l’échéance 2050
tout en préservant une équité des conditions de concurrence entre
compagnies aériennes. Le secteur, pourtant sujet aux « fuites de
carbone » n’est en effet pas inclus aujourd’hui dans le mécanisme
d’ajustement carbone aux frontières (MACF) en discussion au niveau
européen.
En
conclusion, la FNAM et ses membres mettent en valeur l’accompagnement
du gouvernement au cours de la crise. Cependant, pour permettre un réel
rebond et en attendant une reprise solide au bénéfice de l’économie
française et de l’emploi, le secteur aérien français compte sur un
accompagnement de l’Etat dans une période toujours difficile et
incertaine.
Une nouvelle équipe à la FNAM
Le
secteur représente 100 milliards de contributions au PIB français et 1
million d’emplois, ce qui fait de l’aérien un secteur particulièrement
stratégique.
Afin
d’impulser une nouvelle dynamique pour accompagner un développement
durable du secteur aérien si fortement impacté par la crise sanitaire,
une nouvelle équipe reprend les missions de la FNAM aux côtés d’Alain Battisti, Président de la FNAM : Laurent Timsit, Délégué Général de la FNAM, Hélène
Clavé, Déléguée Générale adjointe Affaires Sociales et Eric Trautmann,
Délégué Général adjoint Affaires Réglementaires et Techniques.
1 Source DGAC – tendanciel – Index exprimé en % du trafic 2019
2 Les compagnies aériennes au niveau mondial avaient vu leur chiffre d’affaires baisser de 60% en 2020
À propos de la FNAM – Fédération Nationale de l’Aviation et de ses Métiers La FNAM est la principale organisation professionnelle du secteur aérien représentant plus de 95 % du transport aérien français. Au travers de 7 groupements professionnels dont la CSTA (Chambre Syndicale du Transport Aérien) et la CSAE (Chambre Syndicale de l’Assistance en Escale), elle fédère 9 métiers et représente plus de 370 entreprises, soit plus de 100 000 emplois dont 65 000 en compagnies aériennes, 15 000 dans l’assistance en escale et gestionnaire d’aéroports et près de 20 000 dans les autres secteurs. La FNAM représente les intérêts collectifs de la profession sur les questions économiques, sociales, environnementales, techniques et réglementaires. – Plus d’informations sur www.fnam.fr –