Les autorités iraniennes ont indiqué que la panne générale qui a perturbé hier mardi, la chaîne de distribution du carburant en Iran, était due à une cyber-attaque inédite par son ampleur.
L'incident a bloqué le système informatique permettant aux Iraniens de faire le plein au prix libre ou subventionné, grâce à une carte digitale distribuée par les autorités. Les pompes à essence ont été hors service un peu partout à travers le pays.
Aucune explication n'a été donnée sur l'origine et les auteurs de cette cyber-attaque. Le Conseil suprême de la sécurité nationale, la plus haute instance sécuritaire du pays, a indiqué que les détails de l'attaque et son origine font l'objet d'une enquête.
Cette panne est intervenue la veille de l'anniversaire des manifestations de novembre 2019 contre la hausse du prix de l'essence, quand le gouvernement avait multiplié par trois fois le prix de l'essence, un mouvement violemment réprimé qui avait fait des centaines de morts.
Les autorités iraniennes avaient parlé à l'époque de 230 personnes tuées alors qu'un groupe d'experts travaillant pour le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme avait fait état de plus de 400 morts. Ce hasard du calendrier alimente les soupçons de la responsabilité de certains opposants au régime dans cette cyber-attaque.
Les Etats-Unis et Israël, considérés par Téhéran comme ses principaux ennemis, font également figures de suspects. Depuis que le virus Stuxnet a frappé en septembre 2010 le programme nucléaire iranien, entraînant une série de pannes dans leur parc de centrifugeuses utilisées pour l'enrichissement de l'uranium, les deux camps s'accusent régulièrement de cyber-attaques.