En dehors bien évidemment du vin, la Bourgogne est particulièrement appréciée pour son architecture romane, qui comprend certains des meilleurs exemples en Europe : Tournus, Paray-le-Monial et Vézelay, ainsi que les vestiges malheureusement éventrés du légendaire Cluny et des milliers d'exquises églises romanes de village avec leurs arcs en plein cintre et leurs voûtes en berceau typiques, réparties dans un paysage cultivé depuis des millénaires. Imaginez la petite ville médiévale française avant la construction des grandes villes et des cathédrales ; des chemins boueux et des cabanes en bois, entourés par les ruines massives et envahies par la végétation de villes romaines abandonnées depuis longtemps - vastes amphithéâtres, arcs de triomphe et temples à colonnades. Les bâtisseurs médiévaux ont été profondément influencés par ces fragments impressionnants, ainsi que par le seul manuel d'architecture romain qui ait survécu, Les dix livres d'architecture de Vetruvius. C'est ainsi que leur propre travail a été baptisé "roman".
Les trois siècles entre 1050 et 1350 ont vu la plus grande période de construction religieuse que la France ait jamais connue, stimulée par la diffusion du christianisme, le pouvoir stabilisateur du Saint Empire romain germanique et le développement du monachisme. Plusieurs millions de tonnes de pierre ont été extraites en France, soit plus que dans l'Égypte antique durant toute son histoire, pour construire 80 grandes cathédrales, 500 grandes églises et des milliers d'églises paroissiales. La Bourgogne est une région de France où la pierre domine en tant que matériau de construction. Les "propriétés traditionnelles" comme les fermes, les colombages et les maisons de vignerons ont des murs peints dans des couleurs chaudes et affichent des dimensions massives. Dans le nord, on utilise des tuiles plates ou de la lauze, tandis que dans le sud, on voit des tuiles. Dans les régions viticoles autour de Beaune et de Dijon, on peut voir de nombreuses tuiles décorées sur les maisons bourgeoises. Un autre signe distinctif des propriétés traditionnelles bourguignonnes sont les lucarnes, de petites lucarnes souvent décorées.
En Bourgogne, on retrouve certains des membres les plus importants de la royauté et des dynasties célèbres, l'héritage de la noblesse se retrouve dans l'architecture du pays. Avec les glorieux châteaux qui parsèment la région, les élégants hôtels particuliers qui peuplent les villes, les abbayes et les églises qui évoquent une époque de domination religieuse, les liens avec un passé fascinant sont évidents dans la Bourgogne d'aujourd'hui.
Les toits polychromes sont des symboles de statut, dont l'opulence reflète celle du propriétaire de l'édifice. D’une beauté lumineuse, elles ont d'abord couvert les grandes cathédrales du XIIIe siècle, puis les résidences princières du XIVe siècle, avant d'être accessibles à la riche bourgeoisie urbaine du XVe siècle. Au Moyen Age et sous l'Ancien Régime, les tuileries produisant ces matériaux se trouvaient principalement dans un triangle formé par Dijon, Nuits-Saint-Georges et St Jean de Losne.
Elles ont été remplacées de 1860 à 1940 par les sites industriels de Saône et Loire (Montchanin, Ecuisse, Chalon sur Saône). Aujourd'hui, la tuilerie de Chagny, toujours en activité, est le témoin contemporain de cet héritage. On trouve des toitures vitrées dans de nombreuses régions du monde. En Asie, en Afrique du Nord et en Europe, la même volonté d'allier l'esthétique à une meilleure protection a conduit châteaux et palais, cathédrales, temples et mosquées à être couverts de tuiles du même type. La Cité interdite de Pékin, les églises de Budapest, de Vienne, de Bâle ou de Saragosse, la grande mosquée de Fès et les temples de Thaïlande partagent le même foisonnement créatif que l'Hôtel Dieu de Beaune, la cathédrale Sainte-Bénigne de Dijon ou le palais synodal de Sens.
2) Combinaison de styles
Sillonnée de ruelles étroites et tortueuses, cette cité bourguignonne offre une véritable anthologie d’architectures anciennes : styles et décors d’époque gothique, Renaissance, classique, mais aussi Art déco. Une variété que renforce encore la coexistence de deux modes constructifs : le pan de bois côtoie en effet la pierre calcaire, le moellon et la briquette. Ce qui confère à une ville comme Dijon un caractère contrasté et riche en couleurs.
3) Des maisons à pans de bois
Justifiée par l’abondance des ressources forestières, la construction à pans de bois s’est imposée au cours du Moyen Âge et a continué jusqu’au XIXe siècle. Le centre des villes en Bourgogne abrite quelque 530 maisons construites ainsi. Certaines de ces constructions associent parfois des soubassements en pierre et des étages à pans de bois, avec des colombages simples, en croix de Saint-André ou encore en épi.
4) Les pierres calcaires
Dans ce cadre culturel créé par les Climats, la subtile alchimie entre la vigne et le patrimoine architectural a façonné le paysage, les villes et les villages. Le calcaire de Bourgogne, omniprésent dans le sous-sol, fournit la matière première des " meurgers " (tas de grosses pierres), des enclos et des anciens murs de pierre servant à délimiter et à protéger les parcelles de vignes. C'est aussi la base de l'édification des constructions vernaculaires (maisons de vignerons et caves) et des monuments comme les Hospices de Beaune et le Palais des Ducs de Bourgogne à Dijon... Les villes, lieux historiques de pouvoir économique, politique et culturel, ont longtemps contribué à protéger et à maintenir l'identité, la diversité et le savoir-faire des Climats.
Enclos, anciens murs de pierre et abris de pierre
Ces constructions rurales définissent depuis des siècles les contours de chaque Climat et tracent sur le paysage les coutures de cette merveilleuse mosaïque de vignes à la vue de tous. " Clos ou enclos
Un clos (ou "cloux") est un vignoble fermé, entouré de murs de pierre, datant du Moyen Âge. Ces clos étaient destinés à protéger les vignes des animaux et des voleurs. Ils se sont développés sous l'impulsion des abbayes cisterciennes au Xe siècle et des abbayes clunisiennes au XIe. Certains enclos étaient suffisamment grands pour inclure des caves, comme à Vougeot, au Clos de Tart à Vougeot et au Clos de la Perrière à Fixin.
Anciens murs de pierre
Outre le fait qu'ils sont indispensables à la culture de la vigne dans la région, ces anciens murs de pierre forment une véritable armature qui caractérise le paysage et en accentue les contours. Ils sont nécessaires pour lutter contre l'érosion des sols et limiter les dégâts causés par les animaux et les hommes. Ces murs permettent de briser l'écoulement de l'eau, de retenir le sol, d'adoucir les pentes et de ralentir le ruissellement des eaux de pluie.
Les abris en pierre que l'on appelle "cabottes" (ou cabotes)
Construites à partir de tas ou de pierres sèches ramassées lors des défrichements, ces cabottes sont utilisées par les vignerons pour stocker leurs outils ou comme abris en cas de mauvais temps. On trouve de nombreux exemples de ces bâtiments ruraux dans toute la région, sous différentes formes et tailles.
Les "meurgers" ou tas de grosses pierres
Le mot " meurger " est issu du dialecte bourguignon et provient du terme gaulois "morg" qui signifie limite ou frontière. Il est utilisé pour désigner les tas de pierres brutes ou de petits rochers situés à proximité des parcelles de vignes. Ils sont le résultat des défrichements effectués par les vignerons pour préparer les terres à la culture. Les meurgers marquent les limites entre les Climats et permettent de retenir la terre entre les parcelles de vignes.
Parisienne | Patineuse sur glace professionnelle et aerialiste en cerceau aerien | Web Journaliste... En savoir plus sur cet auteur Dernier week-end des vacances. C’est la rentrée et nous nous l’affrontons tous en traînant nos galoches, ne sachant pas trop de quoi elle sera faite. Il y a un an, nous avions encore l’espoir que les problèmes et autres difficultés liés au Covid-19...