Personal line chair : une ligne de vie en temps de crise sanitaire par DoYeon Kwon & Dayoung Lee

Par Vincent Espritdesign @espritdesign

Comme toute crise d’une telle ampleur -qu’elle soit d’ordre économique, pandémique, ou sociale-, la pandémie du Corona virus aura emporté avec elle son lot d’habitudes, gommant des usages vieux de plusieurs décennies, et en faisant naître de nouveaux. C’est dans ce contexte de questionnement renforcé sur les enjeux d’aujourd’hui et de demain, que les designers prennent une importance décisive dans les choix à opérer, dans les directions à prendre. Place au projet étudiant Personal line chair par le duo sud-coréen DoYeon Kwon & Dayoung Lee, qui s’inscrit pleinement dans cette logique. 

Éviter le contact avec les autres, dans une forme d’individualisme, c’est la directive à laquelle personne n’a réellement pu échapper ces derniers mois. Ces nouvelles habitues on fait de l’ombre à des pièces de mobilier urbain jusque là indétrônables comme le banc, qui par nature, est conçu pour accueillir plusieurs personnes. La crise COVID a ainsi conduit à n’en utiliser que les bords, court-circuitant le concept même de l’objet. C’est cette réflexion qu’ont menée DoYeon Kwon & Dayoung Lee, y ajoutant que la plupart des bancs étant en bois, ils souffraient des affres du temps, et plus particulièrement de la météo ; et qu’ils n’étaient souvent pas équipés de dossier, causant du tort au confort.

L’ambition de ce siège est d’offrir un niveau de confort élevé pour du mobilier urbain, tout en permettant aux usagers de se rapprocher au maximum, sans manquer aux recommandations sanitaires. L’esthétique de chaque fauteuil est ainsi marqué par une ligne qui, lorsqu’ils sont plusieurs à être alignés, forme une seule et même ligne, offrant une connexion. L’idée nous rappelle les bancs de salle d’attente tels qu’ils ont d’ailleurs été édités par Herman Miller à partir des célèbres coques en fibre de verre des chaises DSR/DSX/DSW, qui empruntait l’usage du banc, tout en proposant des assises individuelles. Le projet des étudiantes propose plus de flexibilité, pour plus d’usages : attente, contemplation, échange, jeu, etc.

L’utilisation de l’acier inoxydable permet d’avoir une durée de vie allongée, et surtout de maintenir l’objet dans un bel état, faisant preuve d’une esthétique saine. C’est la différence qu’y voit le duo par rapport aux bancs qu’il connaît, dont l’acier est souvent rouillé, et le bois abîmé.

Le projet des deux jeunes femmes n’est pas sans rappeler le CoronaCrisisKruk, un banc proposé par le studio hollandais Object Studio, à entrevoir comme une pièce de mobilier urbain léger qui invite à l’interaction, tant par son caractère mobile que par son dessin particulier qui permet aux usagers de l’enjamber.

On félicite le duo pour ce beau projet, qui à l’image d’une typo qui passe de ligne en ligne sans accrocs, nous invite à accumuler les sièges et retrouver les échanges avec nos voisins d’assise !

Plus d’informations sur le designer : DoYeon Kwon & Dayoung Lee

By Blog Esprit Design


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