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On dira ce qu'on voudra, mais à une semaine des Jeux Olympiques, la capitale chinoise ressemble d'avantage au garage enfumé d'un quinquagénaire pré-retraité nouvellement destitué de son rôle marital, qu'à une prairie helvète tout droit sortie d'un roman de Johana Spyri.
Non, vraiment. A Pékin, il paraît qu'on y voit pas à un mètre et que l'air chargé de métaux lourds, vous prend au nez et à la gorge, quand il ne vous prend pas au hasard d'autres orifices corporels - humhum, peut être un peu trop trivial ça...-.
Malgré la bonne volonté des pouvoirs publics et les mesures prises récemment pour lutter contre les émissions carboniques ( mise en place d'une circulation alternée, fermeture des principaux complexes industriels en périphérie de la ville, arrêt des chantiers de construction,...), le ciel de Pékin paraît singer de ses gaz , les reflets celestes mordorés de nos côtes tout juste ensoleillées de Bretagne.
Il faut dire qu'avec un taux d'humidité record qui frôle les 90%, des températures qui avoisinent, voir dépassent les 30° et un parc automobile qui grossit chaque jour de près d'un millier de véhicules (+10%/an), toutes les conditons sont réunis pour faire de l'air pékinois, un véritable enfer pollué.
Alors avec tous ça, le gaz, le ciel et puis le communisme on commence sérieusement à s'inquiéter pour les athlètes. Pour nos athlètes. On s'interroge. On t-il été véritablement entraînés pour faire face à de telles conditions? La délégation olympique française a-t-elle eut l'intelligence de se préparer aux épreuves, le nez planté sous le pot d'échappement d'un Hummer? Non parce que, ...parce que si ça n'a pas été le cas, il faudra bien placer nos petits coqs marathoniens sous assistance respiratoire pendant l'épreuve!
Ainsi, si le régime lui même minimise souvent son statut de "bourreau des droits de l'homme", il a également tendance à minimiser la portée du risque polluant. Par exemple, un taux de concentration en particules de 50µg/m3 sur la journée sera jugé sur la base des critères chinois, tolérable, alors que ce taux correspond, sur la base des critères européens, au seuil d'alerte que peuvent connaître nos métropoles certains jours de fortes chaleurs. Une question de développement en somme ( voir courbe environnementale de Kuznets ).
( vidéo France 2).