Petit ralentissement bloguesque au sommet de l’été pour Paris est sa banlieue, comme je l’écrivais hier. Pourtant les sujets ne manquent pas. Il y a par exemple ce projet de « loi de mobilisation pour le logement et la lutte contre l’exclusion » de la ministre du logement, Christine Boutin. Et une fois de plus, avec un acharnement quasi obsessionnel, la droite (je n’aime pas ce mot réducteur, mais peut-on à cette occasion dire l’UMP ?) essaie une fois de plus de revenir sur cette pauvre loi SRU et son article 55, loi dont l’acronyme finit par faire oublier que dans SRU il y a Solidarité. Notons au passage que si Christine Boutin compte en jours là où son prédécesseur Jean-Louis Borloo faisait le total, et après le « succès » des maisons à 100.000€ proposer le même type de mesure a un petit côté errare humanum est, perseverare diabolicum… Une des mesures de son projet de loi me paraît la plus contre-productive est l’idée d’inciter les “locataires dont les ressources sont deux fois supérieures” au plafond de ressources prévu pour accéder au logement social à chercher dans le privé : leur « contrat de location est requalifié en contrat de location de trois ans non renouvelable au premier janvier qui suit les résultats de l’enquête… » (article 20 4°). Quitte à vouloir favoriser l’accession à la propriété, pourquoi ne pas leur proposer d’acheter leur logement et casser ainsi la logique de ghetto du logement social en y créant de facto de la mixité sociale. On sait que le phénomène de ghettoïsation est notamment dû au départ de ceux dont les revenus finissent par s’élever et qui sont remplacés par plus pauvres. Une vraie mixité sociale, ce n’est pas seulement construire des HLM dans les beaux quartiers. C’est aussi transformer les HLM en beaux quartiers, avec une offre de commerces pour répondre à une clientèle sociale plus diversifiée. Allez faire un tour dans le centre commercial de Clichy-sous-bois, et vous comprendrez ce qu’est cette spirale de la ghettoïsation.
Bref si j’avais le temps, ou l’envie, il y aurait des choses à dire. Comme par exemple commenter les rebonds d’Anne Hidalgo dans Libération. Pour « penser le Paris de demain », la première adjointe au maire de Paris chargée de l’Architecture et de l’Urbanisme prend de la hauteur, et s’envole carrément à plus de 50 mètres à la recherche d’œuvres architecturales admirables (deux fois dans le texte, on dirait du Sarkozy ;-), et retombe lourdement sur le pavé parisien de la communication politique sans idée en nous expliquant que la ville de demain, celle de «l’ère de l’après-pétrole », sera « irriguée par un réseau de transports publics performants avec notamment des tramways et des modes de déplacements plus inédits et moins polluants comme Vélib’ et demain Autolib’ » la sainte trinité des transports de la mairie de Paris.
Et quitte à sortir de la ville, et passer à une courte échelle plus Paris-Métropolitaine, j’aurais pu revenir sur ce pauvre Voguéo qui après un mois de service « peine à trouver son public » comme l’écrit le Parisien.
Mais non, et au-delà du manque de temps, c’est une nouvelle fois le manque d’envie qui me pousse à ralentir Paris est sa banlieue. Un manque d’envie qui vient d’un agacement mêlé de déception vis-à-vis de l’hébergeur « historique » de ce blogue, le Monde.fr et ses équipes. Depuis près d’un mois et demi, comme certains des lecteurs ont pu le constater, je rencontre de nombreux problèmes en particulier pour l’affichage des vidéos des interviews réalisés sur le thème du Grand-Paris. Depuis un mois et demi, je contacte les administrateurs des blogues du monde.fr, ainsi que le responsable du développement éditorial. Depuis un mois et demi, j’envoie des mails, j’ouvre des tickets, je téléphone parfois, mais rien n’y fait. Résultat à la veille du mois d’août, la seule avancée est que Paris est sa banlieue a été retirée du jour au lendemain de la liste de sélection du Monde.fr sur la page des blogues, quand j’ai dénoncé publiquement ce problème et conseillé de visiter la version 20minutes.fr de Paris est sa banlieue. Amusant quand on lit sur le Monde.fr les critiques contre la censure de l’internet par les Chinois ;-) Alors aujourd’hui, je n’ai plus envie de jouer. J’ai écris à toute la hiérarchie du Monde.fr (enfin, à des noms que j’ai trouvé sur leur site), pour demander de l’aide. Et en attendant, j’ai du mal à écrire, c’est idiot, mais j’ai l’impression que mon blogue est abîmé, cassé, qu’il lui manque quelque chose. Fermer Paris est sa banlieue sur le Monde.fr et ne garder que la version 20minutes.fr ? J’y pense, mais tout d’abord, il faut récupérer les archives, choses impossible aujourd’hui. « L’export des blogs est un problème technique connu sur lequel nos équipes de développement travaillent. Nous espérons une résolution rapide de ce problème qui impacte de nombreux blogueurs » m’a-t-on répondu lorsque j’ai découvert il y a deux semaines que je pouvais pas récupérer en l’exportant le contenu de 3 ans et demi de notes. Et comment fermer cette version qui est référencée, sur d’autres blogues ou sites, par d’autres médias, des publications, bref par tous ceux qui y trouvent plus d’intérêt que n’en manifeste le Monde.fr. Ou encore suspendre la publication de notes jusqu’à un hypothétique retour à la normale et en attendant renvoyer les lecteurs sur l’autre version ? Il reste pour Paris est sa banlieue un été pour quitter le Monde.
Jean-Paul Chapon