Le sénateur en charge de l'enquête sur la gestion de la crise sanitaire liée au coronavirus au Brésil, a retenu neuf griefs contre le président Jair Bolsonaro dans son rapport rendu public ce mercredi, mais le dirigeant d'extrême-droite devrait s'en tirer car jouissant de l'appui du procureur général et du Parlement.
L'inculpation du chef d'Etat brésilien pour plusieurs crimes "intentionnels" lors de la pandémie de coronavirus va être requise aujourd'hui. C'est le résultat de six mois environs d'auditions houleuses de divers ministres, de hauts fonctionnaires, de cadres d'hôpitaux et de proches de victimes du Covid-19 par la Commission d'enquête parlementaire (CPI) du Sénat brésilien.
Les informations recueillies ont été résumées dans un rapport de près de 1.200 pages, qui sera lu par le sénateur en charge de ces investigations, Renan Calheiros. Ce dernier a précisé mardi soir avoir retenu neuf griefs contre le chef d'Etat brésilien, dont "crime contre l'humanité" et "prévarication".
De l'avis de la CPI, les crimes mentionnés dans ce document sont "intentionnels", l'exécutif brésilien ayant consciemment choisi de ne pas adopter les mesures nécessaires pour lutter contre la propagation du Covid-19.
La même commission sénatoriale devrait aussi requérir l'inculpation de nombre de ministres et des trois fils aînés de Jair Bolsonaro. Traitant la CPI de "mascarade", ce dernier a rejeté l'enquête, l'estimant politiquement motivée.