Réimp’ est un manga de Naoko Mazda prépublié dans le magazine Big Comic Spirits (seinen). Il compte 17 tomes (!!) et toujours en cours de parution et qui a été adapté en drama en 2016. En France, c’est Glénat qui a pris le risque de sortir ce titre atypique.
De quoi ça parle ?
Affectée à l’éditorial manga, Kokoro va peu à peu faire connaissance avec l’univers qui l’entoure… Loin des clichés de Bakuman qui présente un huis-clos entre un auteur et un éditeur, Réimp’ ! offre une description plus réaliste avec une multitude de personnes : commerciaux, libraires, graphistes, assistants… Les mangakas ne sont évidemment pas en reste : le grand auteur légendaire passé de mode, l’ex-hitmaker qui n’arrive plus à vivre de son art, la jeune autrice hésitante, le jeune prodige torturé…
JUHAN SHUTTAI! © 2013 Naoko MAZDA / SHOGAKUKANChaine graphique japonaise
Effectivement, Réimp‘ aborde non pas l’édition à travers un éditeur ou un mangaka comme on en voit souvent, mais bien la maison d’édition elle-même. Aussi bien la partie éditoriale du magazine que la partie fabrication ou marketing. C’est un le manga qui manquait pour rattacher lesBakuman, Hitman, Rin et autres manga de ce genre et Libraire jusqu’à l’os. Au Japon les mangas sont d’abord prépublié dans un magazine, puis en tome relié par la suite. Depuis l’âge d’or des années 90 où ces magazines se vendaient par millions c’est loin d’être le cas aujourd’hui. Beaucoup sont désormais déficitaires et compte sur les ventes des tomes reliés pour survivre. De nos jours, on en trouve de plus en plus qui ne sont qu’en numérique.
Pour qui s’intéresse à la chaine graphique japonaise, c’est un excellent manga, on y note les différences avec la France, mais aussi les ressemblances. Kokoro est une battante, de part son enthousiasme et sa joie de vivre, elle donne un nouveau souffle à la rédaction. Elle débute et ne connait pas grand chose ce qui permet au lecteur de s’identifier rapidement à elle. Sa formation de judoka va beaucoup l’aider (si, si !).
Un petit supplément d’âme
Romans ou BD, rien ne se vend tout seul, il faut bien souvent la passion d’un représentant pour convaincre les libraires et ainsi les lecteurs qu’un titre vaut le coup d’être lu. Ce n’est pas qu’un auteur ou une autrice, mais bien une multitude de personnes qui bossent main dans la main pour donner le meilleur d’eux-mêmes. C’est ce qui rend le produit, bien plus intéressant qu’un simple produit. C’est un petit bout d’âme de chacune de ces personnes qui font les livres.
Mais il faut aussi un marketing bien huilé, ce n’est pas parce qu’on te dit qu’un titre est bien qu’il va se vendre. Il faut mettre des paillettes des les yeux des lecteurs ! Les têtes de gondoles au Japon sont folles que ce soit dans les Tower records ou dans les librairies quand un titre arrive en magasin la mise en avant n’a rien à voir avec une PLV ou un stand comme chez nous. Les libraires passent souvent des heures à confectionner un habillage digne d’une vitrine de Noël. Elles font ensuite le tour des réseaux sociaux des éditeurs.
Vous êtes curieux de savoir comment ça se passe dans une maison d’édition au Japon ? Alors ce titre est pour vous, pointu, mais jamais abscons, Réimp’ se sans difficulté et avec beaucoup de plaisir. Apprendre tout en s’amusant c’est le deal parfait.
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