Ex-fan des nineties, réjouissez-vous: Fox Mulder et Dana Scully sont de retour. Six ans après la fin de "X-Files: aux frontières du réel", la série télé la plus tourmentée des années 90 (neuf saisons de 1993 à 2002), et dix ans après sa première adaptation au cinéma ("The X-Files, le film" en 1998), les deux agents du FBI reviennent sur grand écran pour plonger dans une nouvelle enquête marquée par le paranormal et l'inexpliqué.
Le réalisateur de ce second long métrage, "The X-Files Régénération" (ce mercredi sur les écrans français), est le créateur de la série, Chris Carter. Mais il explique que, contrairement à "The X-Files, le film" (réalisé à l'époque par Rob Bowman), il n'est pas nécessaire d'avoir vu la série et de connaître sa mythologie pour comprendre "The X-Files Régénération": "le premier film était un peu comme un très gros épisode de la série, mais 'The X-Files Régénération' est une histoire complètement indépendante. Même si la série n'avait pas existé, ce film aurait quand même pu voir le jour".
Les rumeurs sur Internet se sont multipliées mais les producteurs et l'équipe du film ont réussi à conserver le mystère sur le scénario, sombre et déroutant, jusqu'à la sortie du film sur les écrans nord-américains vendredi dernier.
Comme dans la vraie vie, on retrouve les agents Mulder et Scully six ans après les avoir quittés. Ou plutôt ex-agents. La scientifique Dana Scully (Gillian Anderson) a quitté ce qu'elle appelle "les ténèbres" des enquêtes hors-normes et travaille dans une clinique comme médecin-chirurgien, spécialisée dans les maladies rares. Elle tente notamment de guérir un adolescent atteint d'une pathologie présumée incurable.
Fox Mulder (David Duchovny), lui, a été viré du FBI et vit retiré dans une vieille maison à la campagne où il a reconstitué son ancien bureau: coupures de journaux, vieilles photos, crayons plantés au plafond et poster de soucoupe volante avec la phrase "I want to believe" (je veux croire). Barbu (rassurez-vous, les filles: il se rasera au bout de 40 minutes de film), aigri, un rien parano, il a lui aussi coupé les ponts avec les affaires aux frontières du réel.
Pourtant, quand Scully, à la demande du FBI, vient le voir pour qu'il apporte son aide dans une affaire délicate, il ne met pas longtemps à accepter.
Il s'agit de retrouver une jeune femme, agent du FBI, qui a disparu dans les environs de Vancouver. Grâce à un médium qui affirme avoir des visions divines, on a retrouvé sous la neige, sur un lac gelé, un avant-bras humain sectionné. Mais pas celui d'une femme, celui d'un homme.
Contre l'avis des spécialistes et enquêteurs du FBI, contre l'avis même de Scully, Mulder pense que le médium peut les aider et n'est pas un charlatan. Cheveux longs et gris, aspect négligé et air mystérieux, vivant dans une banlieue sinistre, le médium pose problème: c'est un ancien prêtre convaincu de 37 cas de pédophilie... Mais Mulder pense que c'est lui qui détient les clés de la disparition de la jeune enquêtrice du FBI.
"On retrouve dans le film tout ce que les gens adoraient dans la série: c'est étrange, angoissant, mystérieux, et ce qui fait vraiment peur est bien souvent ce qui n'apparaît jamais à l'écran", dit le réalisateur Chris Carter.
De fait, "The X-Files Régénération", comme la série télé, joue sur les registres de la science-fiction, du surnaturel et de l'horreur: une atmosphère lourde, noire, propice au suspense, des routes désertes enneigées et perdues dans la forêt canadienne, des chiens qui aboient, des connotations religieuses, une ambiance "Silence des agneaux" et une fin qui, quoique scientifiquement très invraisemblable, fait plus froid dans le dos que tous les paysages de neige vus dans le film.
Quant à Mulder et Scully, six ans après, ils sont restés très proches. Mais, comme dans la série, leur relation continue d'échapper à toutes les conventions romantiques et amoureuses du petit et du grand écran. Là aussi, le mystère demeure.
AP