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La Carpio: bidonville du Costa Rica et entreprise sociale

Publié le 01 août 2008 par Raymond Viger

La Carpio: bidonville du Costa Rica et entreprise sociale

Hola todos!

Il ne nous reste plus qu´une semaine au stage de journalisme international. Le dernier droit a déjà pris son envol. Le voyage prend aussi une autre allure.

Pour les bienfaits de la couverture de nos sujets, nous sommes maintenant divisés en deux groupes. Jade, Marie-Sophie et Myriam, 3 des stagiaires, ainsi que Geneviève, l´accompagnatrice, sont sur la côte Ouest. Là-bas, elles continuent leurs recherches sur le tourisme au Costa Rica, l´éducation ainsi que la santé.

De notre côté, Monica (la quatrième stagiaire), et moi sommes retournés vers San José. Monica souhaitait y établir des contacts dans le milieu indigène. Ce qui a porté fruit: nous sommes présentement à Buenos Aires, au pied même de la majorité des réserves de la région. Nous avons déjà discuté ce matin avec deux de leurs représentants. Nous partons cet après-midi et demain vers deux réserves qui ont chacune leurs particularités.

Une entreprise dans un bidonville
Notre passage à San José m´a également permis de retourner visiter La Carpio, bidonville de San José où ne vivent que des immigrants du Nicaragua. En fait, les seuls gens considérés comme Costaricains dans ce quartier sont les enfants nés au Costa Rica de parents Nicaraguéens. Ces enfants vivent quand même dans la même misère que la génération précédente, celle de leurs parents.

Sauf que l´organisme avec lequel je me suis rendu dans La Carpio travaille très fort à changer ces choses. Gail Nystrom, directrice de la Humanitarian Foundation of Costa Rica (HFCR), travaille avec acharnement pour changer les conditions de vie de ces immigrants discriminés et également pour modifier leur mentalité. Ce qui n´est pas toujours évident.

J´ai pu assister aux coulisses d´une réunion d´une petite entreprise de fabrication de sacs. L´entreprise en est à ses débuts, et n´est constituée que d´une poignée de femmes qui s´occupent de tout, de la gérance à la fabrication. Lors de la rencontre à laquelle j´ai assisté, disons que les femmes en avaient beaucoup sur le coeur. Et qu´elles ne se sont pas gênés pour tout cracher, malgré la présence sur place d´un journaliste canadien (de sexe masculin par-dessus le marché). Ce qu´elles ont quand même tenu à noter entre deux altercations… Disons que l´apprenti-journaliste que je suis a pris son trou tout au long de la discussion qui a duré deux heures, essayant de comprendre les grandes lignes du litige.

Ce que Gail m´a expliqué par la suite m´a éclairé. Ces femmes ne savent pas ce que c´est que de faire de l´argent. Maintenant qu´elles ont vu ce que c´était, elles sont un peu stressées et désorientées par rapport à ce nouveau concept. Les femmes de l´entreprise comptent beaucoup sur Gail à ce chapitre. Mais Gail en a plein les bras à longueur de journée avec son organisme qui agit un peu partout dans la Carpio et n´a pas toujours le temps de s´occuper adéquatement du projet. Elle a donc un peu perdu le contrôle par son manque de présence. Elle m´a même confié qu´il faudrait peut-être qu´elle exclut une des femmes, puisque c´était elle qui foutait la zizanie.

Somme toute, ces femmes ont un beau défi entre les mains. Et de ce que j´ai vu, elles sont capable de le relever. Comme toute entreprise, il y a des hauts et des bas sur la route vers la rentabilité. C´est ce qu´elles devront apprendre à gérer, autant professionnellement que personnellement.

Sur ce, je vous dis à bientôt.
Hasta luego,
Gabriel.



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