"Et un jour arriva la télévision", dit le titre
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Le 17 octobre est une date symbolique forte en Argentine, dans la mouvance péroniste : c’est la fête de la Loyauté (Día de la Lealtad), en souvenir de ce jour de 1945 où une foule immense s’est rassemblée sur Plaza de Mayo pour exiger du gouvernement le retour de Juan Domingo Perón, qui venait d’être renvoyé de son poste au sein de l’Exécutif et expédié au bagne dans une île au large de Buenos Aires où l’on espérait qu’il serait vite oublié. Grosse erreur ! La foule était si dense que le général fut ramené dare-dare dans la capitale, rétabli dans ses fonctions politiques et vers minuit, dans cette chaude nuit de printemps,, il put apparaître au balcon de la Casa Rosada pour saluer ses partisans massés au pied du palais présidentiel et les rassurer sur son sort.
Or ce 17 octobre 2021 marquera aussi les 70 ans de la première émission de télévision en Argentine : il s’agissait, en ce jour déjà anniversaire et ultra-militant, d’un discours au ton tragique et révolutionnaire délivrée par Eva Perón alors que, très affaiblie par le cancer qui allait l’emporter quelques mois plus tard, elle renonçait à être candidate au poste de vice-présidente aux côtés de son mari qui allait briguer un deuxième mandat. Pour l’occasion, le régime avait laissé à cette figure déjà iconique l’honneur d’inaugurer la première chaîne nationale et ce discours enflammé est resté si célèbre que son évocation dimanche prochain est de nature à remobiliser les militants et les sympathisants.
Une occasion à ne pas manquer, par conséquent, pour l’actuelle majorité à quelques jours du premier tour des élections législatives de mi-mandat qui s’annoncent difficiles.
Les chaînes montées par certaines universités nationales, qui dans leur majorité penchent à gauche, organisées en réseau, le RENAU (réseau national audiovisuel universitaire), ont produit 38 courts-métrages documentaires qui seront donc diffusés dimanche par Canal Encuentro, la chaîne culturelle et éducative du service public national.
Cet ensemble de productions diverses et variées, qui tourne autour des conditions de création de la télévision nationale, s’intitule Tenemos tele (nous avons la télé), parodie de la célèbre formule vaticane. Il fait la une aujourd’hui du supplément Universidad de Página/12.
Allez savoir pourquoi, La Nación (journal de la droite libérale) préfère aujourd’hui rappeler l’histoire du foot en direct au cours de ces soixante-dix années. Il est vrai que le sujet a de quoi occuper !
© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com
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