Les maçons de la Creuse

Par Marc Chartier


Illustration extraite de l'encyclopédie Wikipédia


La migration des maçons creusois qui, au XIXe siècle, ont participé à l'édification de Paris et de Lyon, a inspiré cette chanson interprétée par Marc Aimable.

Pour l'écouter, cliquer sur la flèche du lecteur ci-dessus.

On chante des chansons
De toutes les manières,
Des filles et des garçons
Des bergers, des bergères.
Je ne sais point conter
Ces histoires charmeuses
Mais je vais vous chanter
Les maçons de la Creuse.
Les voilà tous partis
Pour faire leur campagne
On les voit à Paris
En Bourgogne, en Champagne,
Ils vont porter ailleurs
Leur vie aventureuse
Ce sont des travailleurs
Les maçons de la Creuse.
Voyez le Panthéon
Voyez les Tuileries
Le Louvre et l'Odéon
Notre-Dame jolie
De tous ces monuments
La France est orgueilleuse,
Soyez reconnaissants
Aux maçons de la Creuse.

L'auteur de la chanson
Ce n'est pas un poète
C'est un simple maçon
Aimant la chopinette
Sans envier autrui
Sa vie s'écoule heureuse,
Ils sont tous comme lui

Les maçons de la Creuse.


Cette chanson est une version raccourcie et remaniée de celle écrite entre 1855 et 1860 par Jean Petit dit Jan dau Boueix (1810-1880),tailleur de pierre et entrepreneur. En voici les paroles intégrales :


L'on a fait des chansons
De toutes les manières
Des filles, des garçons
Des guerriers, des bergères
Pour ne pas répéter
Une chose ennuyeuse
Moi je veux vous chanter
Les ouvriers de la Creuse.
Quand revient le printemps
Ils quittent leur chaumière
Adieu amis, parents
Enfants, pères et mères
Ah ! quel grand désespoir
Pour la femme vertueuse
En disant au revoir
Aux ouvriers de la Creuse.
Les voilà donc partis
Pour faire leur campagne
Ils s'en vont à Paris
En Bourgogne, en Champagne
Lyon, Bordeaux, même ailleurs
Ils ont la main calleuse
Ce sont des travailleurs
Les maçons de la Creuse.
Quand ils sont arrivés
S'ils trouvent de l'ouvrage
Se mettent à travailler
Avec un grand courage
Sans trop s'épouvanter
D'une vie laborieuse
L'on devrait respecter
Les maçons de la Creuse.
Que ces chemins de fer
Qui traversent la France
Ont coûté de revers
De maux et de souffrances
Ces ponts et ces canaux
De la Saône à la Meuse
Ont coûté bien des maux
Aux ouvriers de la Creuse.
Malgré leur dur labeur
En travaillant ils chantent
Ils ont la joie au coeur
Et l'âme bien contente
La dernière saison
Est pour eux bien flatteuse
Pour revoir leur maison
Au pays de la Creuse.
Les travaux sont finis
En novembre en décembre
On les voir réunis
Pour s'en aller ensemble
Vous voyez ces enfants
La figure joyeuse
Pour revoir leurs parents
Au pays de la Creuse.
Enfin, pendant l'hiver
C'est leurs belles journées
Ils vont se promener
Avec leurs bien-aimées
Dans ces tristes saisons
Les filles sont heureuses
D'avoir dans leurs maisons
Les garçons de la Creuse.
L'auteur de la chanson
Ce n'est pas un poète
C'est un vieux compagnon
Buvant sa chopinette
Toujours gai, bien content
Trouvant la vie heureuse
Et se vante gaiement
D'être ouvrier de la Creuse.
Voyez le Panthéon
Voyez les Tuileries
Le Louvre et l'Odéon
Le Palais d'Industrie
De ces beaux monuments
La France est orgueilleuse
On doit ces agréments
Aux ouvriers de la Creuse.

(texte emprunté au site Les Maçons de la Creuse)