Nous ne vous proposons pas de déguster un épigramme, le haut de côtelette d’agneau que votre boucher saura vous préparer, mais plutôt une épigramme, un délice poétique et satyrique.
Aux origines de l’épigramme
Dans la Grèce antique, l’épigramme était une inscription sous forme de petit poème que l’on gravait sur les stèles et les monuments.
Dans les salons des XVIIe et XVIIIe siècles
En France, les auteurs expriment leurs rivalité et s’affrontent verbalement en faisant des vers. Au nombre de quatre, les vers de l’épigramme ont pour objet de faire du mal (virtuellement) à son concurrent ou adversaire. L’attaque était parfois si bien menée que la pointe ( nom donné au dernier des 4 vers, le verres de trop?) qu’il pouvait littéralement tuer de ridicule (seulement !) l’assailli! Contrairement à l’épitaphe qui honore les déjà morts !
A vous d’apprécier ces épigrammes :
L’autre jour au fond d’un vallon,
Un serpent piqua Jean Fréron.
Que croyez-vous qu’il arriva ?
Ce fut le serpent qui creva.
Signé Voltaire.
Sans fin, pauvre sot, tu t’amuses
A vouloir complaire aux neuf Muses;
Mais tu es si lourd et si neuf
Que tu en fâches plus de neuf.
Signé Clément Marot à propos d’un collègue poète
-On vient de me voler…
-Que je plains ton malheur !
-Tous mes vers manuscrits !
-Que je plains le voleur !
Signé Ponce Denis Ecouchard Lebrun
Elle est Dudevant, par-devant
Et George Sand, par-derrière.
Auteur anonyme; à propos de George Sand épousant le baron Dudevant.
Montijo, plus belle que sage
De l’Empereur comble les vœux.
Ce soir, s’il trouve un pucelage
C’est que la belle en avait deux !
Autre épigramme anonyme concernant le mariage de Napoléon III avec Eugénie de Montijo
Depuis que le docteur Gistal
Soigne des familles entières,
On a démoli l’hôpital…
Et l’on a fait deux cimetières
Alexandre Dumas, sur le livre d’or d’un médecin chez qui , il venait de souper !
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