J’ai trouvé ce petit livre il y a plusieurs mois dans la boîte à livres de ma ville, que j’alimente régulièrement mais dans laquelle je trouve aussi quelques trésors… Le nom de René Fregni m’était familier mais je n’avais rien lu encore de lui jusque là. Ce recueil contient six nouvelles, d’une écriture tout de suite agréable, intelligente et précise. La première, celle qui donne le titre au recueil nous emmène aux Baumettes, un endroit dans lequel le narrateur encadre des séances d’écriture et de lecture, un endroit aussi où de nombreux chats ont envahi l’espace dédié autrefois aux condamnés à mort. Un chaton est tombé du toit, ses miaulements tordent le ventre des détenus. Qui ira donc le récupérer ? Dans les nouvelles suivantes, il est question d’un bébé que l’on enlève, d’évasion, de secrets bien gardés et de folies. Dans ce livre, on cherche beaucoup à fuir, à s’évader, on monte sur les toits, on s’envole. J’ai beaucoup aimé lire ce recueil et ces nouvelles de grande qualité. Certaines scènes sont vraiment remarquables et j’ai préféré sans aucun doute tout ce qui se déroulait dans le cadre de la prison. Je pressens néanmoins qu’il ne m’en restera pas grand chose, c’est souvent un peu le problème des nouvelles, avec lesquelles un univers semble parfois seulement esquissé. Je relirai cependant René Fregni avec plaisir.
« Dans le moindre recoin des Baumettes, on voit des chats de toutes les couleurs, de tous les croisements de races. Ils franchissent les murs qui séparent les cours, se glissent sous les barbelés, bondissent sur les toitures, s’évaporent dans l’ombre d’un mirador. Ils sont, le soir, comme les âmes blanches, rousses, noires ou grises de ces hommes qui ont attendu la fin dans ce quartier maudit de la prison. »
Editions de l’aube – août 2019
J’ai aimé ce livre, un peu, beaucoup…
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