Les Français et le tourisme durable

Publié le 06 octobre 2021 par Vincentpaes
Si les Français jugent, au global, l'impact du tourisme comme positif à 75 %, ils en distinguent bien les effets économiques de ceux écologiques. Sur ce dernier point, 2/3 d'entre eux déclarent qu'ils sont négatifs.En revanche, selon nos répondants, le tourisme favorise l'économie locale (88 %) et mondiale (70 %). Enfin, 80 % assurent que le tourisme est indispensable à leur bien-être et qu'il favorise la rencontre avec d'autres cultures (85 %). Les Français ont conscience de l'importance économique du tourisme dans le PIB et sont favorables au tourisme des étrangers. En 2018, la consommation touristique intérieure atteignait 7,4 % du PIB français. Plus d'un quart des Français interrogés ont une idée juste de ce chiffre. Ils sont favorables au tourisme étranger, ayant conscience de son apport financier. 40 % des Français affirment qu'il est indispensable à l'économie nationale et près de la moitié qu'il l'est, mais avec modération. Le tourisme durable : une notion connue par 2/3 des Français caractérisée par le respect de la nature

Pour les Français, le tourisme durable est conditionné par le respect de la nature (86 %) puis par le choix d'un hébergement respectueux de l'écologie (85,6 %).

Viennent ensuite leurs interactions avec leur environnement : l'achat de produits locaux devance le respect des populations et de leur culture (respectivement 70,3 % et 65 %).

On retrouve en dernière position le voyage en lui-même avec le choix du mode de déplacement et la distance parcourue (45 % et 41,6 %).

 

Le tourisme durable est fortement assimilé à des vacances sur le territoire national

75 % des Français sont d'accord avec le fait que tourisme durable implique de partir en France : 9 % excluent totalement toute autre destination.


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Bénéfique pour l'environnement

Ils le considèrent comme bénéfique à 87% pour l'environnement et à 71 % pour les populations d'accueil.  

Il est intéressant de constater qu'il est d'abord synonyme de « détente et loisirs » (42 %) et de « plaisir » (33 %) bien avant d'être celui de « contraintes » (8 %).

Si pour près d'un quart des Français, le tourisme durable est idéal pour voyager, ils estiment que ce sera est forcément plus coûteux (10 %). Enfin une minorité (7 %) pensent qu'il représente une tendance marginale.

 

Pour 88 % des Français, un tourisme durable est préférable à un tourisme standard, mais les coûts doivent être supportés d'abord par les professionnels (79 %).

Ils sont tout de même 66 % à être prêts à payer plus pour contribuer au développement du tourisme durable.

 

Identifier des destinations et le budget sont les premiers obstacles au développement du tourisme durable

La difficulté pour identifier une destination répondant aux critères du tourisme durable est le premier frein cité par les Français (62 %). Il est suivi par les coûts que cela engendre (21 %).

16 % estiment que pratiquer le tourisme durable ne changera pas la planète.

Réchauffement climatique et pandémie ont sensibilisé les Français au tourisme durable

54 % des Français estiment que le réchauffement climatique les a incités à favoriser le tourisme durable (dont 12 % fortement). La pandémie a influencé 38 % d'entre eux (dont 11 % fortement).

 

Plus d'un quart des Français estiment pratiquer un tourisme durable

26,5 % affirment êtretotalement convertis àce mode de tourisme et 66 % partiellement

 

Résultat : ils respectent la nature et adoptent des gestes écoresponsables même en vacances

94 % des Français assurent respecter la nature environnante et 90 % recycler leurs déchets. 83 % sont attentifs à consommer local et 73 % veillent à leur consommation d'eau. 56 % échangent avec les habitants

 

Mais la voiture reste le moyen privilégié pour partir en vacances (86 % vs 9 % pour le train)

 

Plus de la moitié des Français sont prêts à soutenir financièrement un projet de développement durable local s'ils ont suffisamment d'informations sur le projet (54%)

La grande majorité (41%) est d'accord pour contribuer à hauteur de 1 % des frais de séjour et plus d'un quart est prêt à investir 2 % et plus.

 

Destination écoresponsable et label tourisme durable séduisent les Français

Une destination « écoresponsable » est un argument pour choisir son lieu de vacances plus important que le « label « tourisme durable » (59 % vs 47 %)

 

Mais les Français sont vigilants sur les engagements sociétaux et sociaux des acteurs du tourisme

Les Français sont assez sceptiques (62 %) quant aux opérateurs qui communiquent sur leurs engagements en faveur de leur responsabilité sociétale et sociale. Ils attendent des preuves concrètes qui se voient sur le terrain à 29 %. Ils sont 9 % à ne voir dans ces engagements qu'un argument commercial.

 

Pour Stéphane Le Bihan, DG VVF : « En 18 mois de crise le tourisme a évolué fortement dans la perception qu'en ont les Français. Du point de vue environnemental, le tourisme est vu par les Français comme ambivalent : les déplacements et mode de consommation des vacances créent un dommage à l'environnement, mais en contrepartie il est aussi vecteur de richesse économique pour les sites visités et d'ouverture pour le visiteur à la rencontre d'autres lieux, personnes, pratiques ou cultures. Le comportement responsable des Français émerge fortement vers l'engagement, un quart a déjà pris ce tournant écologique et la majorité (66%) modifie progressivement ses pratiques pour tendre vers des vacances plus vertueuses pour l'environnement. La pandémie et l'aspect de plus en plus tangible des effets du réchauffement climatique ont sans doute contribué à cette prise de conscience. Reste un paradoxe, pour la majorité, le tourisme durable s'incarne par la proximité et des déplacements en voiture...Il y a sans doute un effort à réaliser sur les infrastructures de mobilité douce.

Pour conjuguer tourisme durable et bien être, les Français sont prêts à augmenter leur budget vacances, d'autant plus s'ils sont informés ou sensibilisés aux pratiques RSE de leurs opérateurs ou lieu de destination. Charge aux professionnels du tourisme de mieux informer les Français sur leurs actions concrètes en faveur de l'environnement et ne pas sombrer dans le greenwashing, mal perçu et contre-productif. »