La journée mondiale des enseignants : les enseignants au cœur de la relance de l’éducation

Publié le 06 octobre 2021 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Le 5 octobre 1993, l’UNESCO a inauguré la première journée mondiale des enseignants. Le but à l’époque, était de créer une journée qui attirerait l’attention de certains gouvernements sur les mauvaises conditions de travail que le corps enseignant doit parfois supporter de par le monde. Depuis, des centaines de pays participent à la célébration de cette journée où chaque année un thème particulier est mis en avant. Les enseignants qui se tiennent devant une classe et s'expriment devant une centaine d'yeux curieux et une centaine d'oreilles avides assurent l’avenir d’un élève en l’espace de quelques minutes ou quelques heures. Le défi de la scène, être sur une estrade et délivrer des connaissances, c’est le monde d'un enseignant, une dure discipline et un doux émerveillement. Dans les circonstances induites par la pandémie, la scène qui avait placé les enseignants sur un piédestal, littéralement, s'est évaporée dans l'air viral et le moule de la discipline s'est effondré en une routine apathique.
L’édition 2021 a donc eut pour thème "les enseignants au cœur de la relance de l’éducation". Un an et demi après le début de la crise de la Covid 19, elle mettra l’accent sur le soutien qu’il convient d’apporter aux enseignants qui participent au processus de relance. L’UNESCO ont précisé sur un communiqué : "Des événements mondiaux et régionaux se dérouleront durant cinq jours. Ils présenteront les conséquences de la pandémie sur la profession enseignante, en mettant en avant des réponses politiques efficaces et prometteuses, et auront pour objectif de définir les mesures à prendre pour que le personnel enseignant développe tout son potentiel. Cette année, les célébrations de la Journée mondiale des enseignants ont lieu en même temps que la réunion du Comité conjoint OIT-UNESCO d’experts sur l’application des Recommandations concernant le personnel enseignant (CEART), qui se tiendra du 4 au 8 octobre 2021". 

La fréquentation de l'école est le meilleur outil de politique publique disponible pour améliorer les compétences. Un enseignant doit se tenir droit pour inspirer et doit s'abaisser pour corriger et consoler. La nouvelle réalité empêche l'enseignant de faire les deux. La tâche consistant à faire vivre des concepts avec des mots, parfois avec un peu d'aide d'un tableau noir, ou la lecture d'une page est réduite à des écrans communiquant allègrement entre eux. Au lieu de communiquer, ils affichent souvent l'indifférence, l'inattention et l'inertie. La liste des défis qui se posent aujourd'hui à l'enseignant s'enrichit donc d'un nouvel élément, celui des apparences trompeuses. Si le temps passé à l'école peut être amusant et permettre d'améliorer les compétences sociales et la conscience sociale, d'un point de vue économique, le principal intérêt d'être à l'école est qu'il accroît les capacités d'un enfant. Les enseignants sont également des acteurs sociaux. En tant que partie intéressée et catalyseur, ils peuvent donner une direction à la société pour qu'elle progresse. Leurs discours et leurs écrits reflètent des convictions et élucident des questions importantes. Les enseignants portent la responsabilité que tous les autres rejettent, car elle n'est que faiblement visible pour les autres. Les enseignants sont également des leaders spirituels. Ils jouent un rôle qui transcende les barrières du monde visible. Etre enseignant, c'est faire un voyage. Un voyage, qui commence par le plaisir d'expliquer des concepts se développe en trouvant de la joie dans leur exploration plus profonde et culmine avec une vision de la vérité. Cela pourrait nous rappeler les sages, les premiers enseignants, les philosophes de l’Antiquité, Platon ou encore Aristote. Toutefois, la route que parcourt un enseignant doit être pavée de pensée indépendante, d'écoute critique et de liberté d'apprendre. Ce n'est qu'à cette condition que les arguments spécieux ne seront pas balayés et que l'enseignement reposera sur des bases solides. Certains enseignants se délectent des méthodes analytiques de la science, tandis que d'autres trouvent les caractéristiques synthétiques de l'éducation artistique plus gratifiantes. Quelles que soient les préférences, elles doivent être développées comme des instruments de transformation, pour les enseignants eux-mêmes d'abord et pour les élèves ensuite. À l'heure de la corona, lorsque la transformation se fait derrière un écran, il est possible que ces outils perdent leur force vitale. Il est donc impératif pour les enseignants de se prémunir contre ce changement irréversible de leurs méthodes.

De ce fait, une période relativement courte d'absence à l'école aura des conséquences sur la méthodologie et la croissance des compétences. En effet, le verrouillage mondial des établissements d'enseignement va entraîner une interruption majeure (et probablement inégale) de l'apprentissage des élèves, des perturbations dans les évaluations internes et l'annulation des évaluations publiques des qualifications ou leur remplacement par une alternative inférieure. De nombreux pays ont (à juste titre) décidé de fermer les écoles, les collèges et les universités. La crise cristallise le dilemme auquel sont confrontés les décideurs politiques entre fermer les écoles (réduire les contacts et sauver des vies) et les garder ouvertes (permettre aux travailleurs de travailler et maintenir l'économie). Les graves perturbations à court terme sont ressenties par de nombreuses familles dans le monde entier : l'enseignement à domicile constitue un choc massif non seulement pour la productivité des parents, mais aussi pour la vie sociale et l'apprentissage des enfants. L'enseignement se déplace en ligne, à une échelle non testée et sans précédent. Les évaluations des élèves se font également en ligne, avec beaucoup d'essais, d'erreurs et d'incertitudes pour tout le monde. De nombreuses évaluations ont tout simplement été annulées. Il est important de noter que ces interruptions ne seront pas seulement un problème à court terme, mais qu'elles peuvent également avoir des conséquences à long terme pour les cohortes touchées et sont susceptibles d'accroître les inégalités.  
  Parisienne | Patineuse sur glace professionnelle et aerialiste en cerceau aerien | Web Journaliste... En savoir plus sur cet auteur Dernier week-end des vacances. C’est la rentrée et nous nous l’affrontons tous en traînant nos galoches, ne sachant pas trop de quoi elle sera faite. Il y a un an, nous avions encore l’espoir que les problèmes et autres difficultés liés au Covid-19... LES BRÈVES