Il était temps : une circulaire parue le 30 septembre dernier vient enfin (EN-FIN !) de fixer les droits des jeunes transgenres en milieu scolaire. Les enseignants, jusqu’à présent complètement désemparés et démunis de tout outil pour aborder la question et surpasser les innombrables problèmes qui se posaient profondément jusqu’alors vont maintenant pouvoir surmonter l’écueil. Un grand soupir de soulagement vient de parcourir toute l’Édulcoration nationale.
Il est vrai que la question agitait follement tant le milieu éducatif que les élèves eux-mêmes depuis des décennies et qu’à côté apparaissaient comme franchement badines les questions du niveau scolaire en chute libre, de l’illettrisme galopant ou même de certains comportements violents assez peu laïcs, respectueux et républicains au sein de nos établissements publics.
Les apprentissages de base étant maintenant laAargement maîtrisés par les élèves de toute la République, les performances globales au bac frisant la perfection aux petits fers, la question de la sécurité et de la violence dans les établissements étant maintenant une question plus rhétorique qu’autre chose tant les moyens et les solutions innovantes ont été déployées, il était donc plus que temps de faire des classes et des cours de récréation ces hâvres de paix inclusive, solidaire et non-genrée qui permettront enfin une élévation de tous à des niveaux de conscience jamais atteints.
Et pour plonger dans le concret, cette circulaire permet aux élèves transgenres de choisir un nom d’usage qui figurera sur les listes d’appel, la carte de cantine, dans les espaces numériques de travail et ailleurs dans les établissements. Pour le moment, seul le nom lié à l’état civil sera autorisé pour les examens nationaux, mais on comprend que ce dernier bastion du patriarcat binaire ne saura résister longtemps.
Autrement dit, il va être donné la possibilité à toute une génération d’élèves de choisir comment on doit les nommer à l’appel du matin, quels seront les pronoms (il, elle, chmurgl, etc.) qu’on se devra d’utiliser pour les désigner, et (enfin !) rien ne pourra s’y opposer… à part peut-être les deux parents de ces élèves dont on imagine sans mal que certains seront extrêmement tentés par des opérations de détournements comiques ou irrespectueux.
Les établissements scolaires français, déjà largement englués dans des mégatonnes de circulaires toutes plus débiles et paralysantes les unes que les autres, viennent donc de se prendre une nouvelle cargaison de mélasse administrative dans laquelle on continue de leur demander de nager frénétiquement en brasse coulée. Cela va forcément très bien se passer et améliorer encore le niveau déjà étincelant de tout l’appareil éducationnel français.
Cette idée lumineuse, qu’on comprend indispensable dans ces collèges et lycées français assez peu impactés par les douzaines de protocoles sanitaires illisibles et impraticables, nous promet donc de régler avec un brio inénarrable un problème concernant moins d’un millième des enfants scolarisés. On pourra raisonnablement en douter tant il est abominablement crétin d’imaginer qu’un tel problème puisse être résolu par une circulaire administrative (si c’était vrai, la France, premier producteur mondial, que dis-je, universel, de circulaires à la con, serait déjà un pays de cocagne sans plus aucun problème).
En outre, on montre ici qu’on a encore une fois décidé de régler au niveau national le plus haut, le ministère, ce qui aurait dû l’être au niveau le plus fin, de l’établissement voire de la classe même. Ceci est à la fois typique de la bureaucratie et typique de l’infiltration LGBTtruc dans les endroits où, normalement, il ne devrait absolument pas en être question : cette question est maintenant mise en exergue, utilisée comme fer de lance d’une idéologie progressiste sans plus aucun frein ni aucune limite, et elle sert d’un énième pied dans la porte à toute une batterie de mesures visant clairement à miner toute idée que les établissements scolaires en France sont seulement des lieux d’enseignement et non une zone « open-bar » pour l’expérimentation de propagandes diverses.
Au départ, l’école fut bâtie pour donner aux élèves des enseignements de base et des repères sociétaux simples, fonctionnels, pour leur permettre de comprendre la société dans laquelle ils allaient évoluer. Un but si simple et si fonctionnel ne peut pas ravir ceux qui rêvent de former des petits pâtons citoyens malléables à merci et pour qui il devient indispensable d’instituer le flou, le règne de l’arbitraire et de l’enfant-roi, pour lequel les désirs, même fugaces et changeants, peuvent s’ériger en obligation au reste de la société, et ce alors même que la mission essentielle de l’école (ces fameux enseignements de base) n’est même plus maîtrisée.
Le pompon reste le tableau d’ensemble de l’année 2021-2022 brossé avec ce genre de circulaires : objectivement, on se retrouve donc avec toute une génération habituée depuis le plus jeune âge à devoir présenter un QRcode pour aller faire du foot, à ne pas se formaliser de vestiaires parfaitement mixtes (mais avec port du masque obligatoire !) le tout pour lutter contre une maladie qui ne les touche pas, mais qui pourra choisir son pronom d’usage, youpi.
Certes, ils ne sauront ni lire, ni écrire, ni penser sans aligner sophismes et faute de logique, mais au moins seront-ils de bons petits citoyens solidaires et inclusifs, ce qui est indispensable dans une société qui s’effondre sous le poids de sa bureaucratie devenue folle, reconnaissons-le.
Derrière chacune de ces circulaires, on peut trouver au mieux un bureaucrate poudré faisant assaut de signalement vertueux pour plaire à l’une ou l’autre communauté en mal d’audience. Au pire, on assiste ici à un sabotage supplémentaire de l’outil d’enseignement, au moment où le pays décroche visiblement pour s’enfoncer vers les profondeurs de tous les classements.
Pire, derrière chacun de ces enfants qui devra subir cette nouvelle tempête de bon sentiments artificiels congelés en froides circulaires bureaucratiques, il y a des parents qui ne disent rien, se laissent faire, triturer, démonter par les administrations, à coups de Cerfas et de petits renoncements de plus en plus hideux.
Tout ceci ne peut pas bien se terminer…
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