J’aime mon prochainExactement comme moi même
Je le juge Lorsque je préside le tribunal Où je me cite à comparaître Je ne lui voue que méprisLorsque je me méprise Je consigne La moindre de ses fautesDans mon grand livreEt l’en tiens comptable Lorsque je procède A l’inventaire des miennes. Je ne lui passe rienQuand je ne me pardonne pas Et le châtie durementLorsque je me punis Envers lui me voici Des plus intransigeant Cependant que je traque Le moindre de mes manquements Si, pourtantJ’abdique mon arrogance D’arbitre tout puissantAu profit de la bienveillance Envers la créature Démunie Que je suis Dès lors que je me voisDésemparé Et aux aboisPris Dans les rets de cette vie Me voilà saisiDe pitié Et de patience Envers moi Comme envers autruiOu est la différence ? Si il se veut mon ennemiC’est qu’il est déçu de luiTout comme c’est dans la déconvenue D’ un moiQui d’ailleurs N’existe pas Que je me meurtris Oui, mon prochain je l’aimeExactement comme moi mêmeNi plus ni moins Que je ne m’aime- Ou pas.Gilles farcet*************