ASIA NOW, une foire tournée vers l’éveil des consciences, l’engagement et l’écologie sur le terrain de l’Asie. Du 21- 24 octobre 2021 Preview 21 octobre 9, avenue Hoche – Paris 8e
Pour sa 7ème édition, ASIA NOW accède à une forme de maturité accélérée par le contexte sanitaire mondial, et prend part aux bouleversements du monde. Alexandra Fain décide d’inscrire la foire dans une vision et un engagement social, sociétal et écologique affirmés. Les années 2020 et 2021 ont en effet invité à une prise de conscience.
Grâce aux artistes, curateurs, collectionneurs, institutions et galeries qui contribuent à cette nouvelle édition, ASIA NOW revendique un regard décentré sur le monde par les démultiplications des prismes, à l’observer à travers d’autres prismes.
C’est sous les auspices particulièrement stimulants de l’anthropologue Anna L. Tsing entre autre qu’a choisi de se situer cette nouvelle édition d’ASIA NOW: les Arts de Vivre sur une planète endommagée (« Arts of Living on a Damaged Planet »). ASIA NOW s’inscrit ainsi dans les mouvements de vie et de pensée qui rebattent les cartes de nos trajectoires individuelles et collectives.
Dans cette perspective éveillée, ASIA NOW est heureuse de continuer son exploration.
Du point de vue des frontières, en élargissant son périmètre vers l’Asie de l’ouest, et en accueillant pour la première fois à Paris des artistes qui vivent et travaillent aujourd’hui en Iran. Parmi les 40 galeries internationales, européennes et françaises qui pour certaines présenteront des artistes de la diaspora iranienne, 9 galeries en provenance directe de Téhéran seront pour la première fois à Paris.
Du point de vue des territoires en mutation en invitant cette année trois commissaires :
-Une carte blanche donnée à Nicolas Bourriaud, historien, critique d’art et curateur indépendant autour du concept chinois Shun, qui signifie “épouser, se connecter au cours des choses”
-Odile Burluraux, conservatrice au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris propose de mettre en lumière un programme video de 12 artistes femmes Iraniennes indépendamment de la sélection des artistes et galeries présentes sur la foire mais dans le focus sur la scène Iranienne.
-Kathy Alliou, directrice du département des œuvres aux Beaux-Arts de Paris, conçoit une exposition qui s’inspire de la trajectoire du champignon Matsutaké désormais quasiment disparu des forêts du Japon, et des alliances vitales qu’il recrée sur des terres abîmées d’autres continents ( Anna L.Tsing ). L’exposition réunit des oeuvres parfois commissionnées ou revisitées pour l’occasion.
Du point de vue des pratiques, en insistant cette année plus que les autres éditions sur la céramique.
ASIA NOW proposera un ensemble de rencontres, tables rondes et échanges hybrides pour mettre en lumière et nourrir cette réflexion, conçues et modérés par le commissariat de Thanks for Nothing, sous le thème de l’art, de l’éveil des consciences, de l’écologie et la question des genres.
Dans le cadre de sa programmation hors les murs, pour la troisième année consécutive « L’Asie Maintenant » ouvrira ses portes au public dès le 21 octobre au Musée national des arts asiatiques – Guimet présentant une installation in situ de Thu-Van Tran et une exposition de Huong Dodinh sous le commissariat de Hervé Mikaeloff.
Les galeries de Téhéran à Paris !
« Les années 2020 et 2021, en nous installant dans un concept de crise durable, nous ont invités à une prise de conscience, note Alexandra Fain. Aujourd’hui, nous sommes dans un état du monde face auquel nous n’avons pas voulu développer une vision romantique ou nostalgique, ni s’ériger dans l’acceptation d’une situation qui pourrait nous paraître hostile, mais avons souhaité épouser et accompagner ce qui se passe. » Au sein de cette transformation, voire révolution, la fondatrice d’ASIA NOW a fait de nombreuses rencontres qui permettent d’élargir le territoire de la foire dédiée aux artistes asiatiques, de ceux qui produisent toujours sur ce continent ou qui en sont partis.
Ainsi, Tatiana Gecmen Waldeck et Anahita Vessier membres du comité artistique pour la plate-forme iranienne, ont défriché la scène contemporaine iranienne et ont permis d’initier cette exploration à leur initiative en invitant à participer cette année à ASIA NOW des galeries qui présentent des artistes qui vivent et travaillent à Téhéran.
Aujourd’hui dotée d’une cinquantaine de galeries d’art contemporain, Téhéran jouit d’un marché très fort, soutenu par des collectionneurs locaux. « Mais, précisent- elles, il ne faut pas oublier que l’Iran peut se targuer d’un riche patrimoine culturel et que, juste avant la révolution de 1979, le Festival des arts de Chiraz-Persepolis (1967-1977) avait notamment forgé un background conceptuel très fort. Sans omettre le musée de l’art contemporain de Téhéran, qui recèle toujours d’innombrables chefs-d’œuvre. Après avoir beaucoup parlé de la Révolution ou de la guerre, la nouvelle génération de plasticiens se révèle beaucoup plus dans l’introspection, la question des genres ou la préoccupation environnementale, à travers tous médiums… Une scène bouillonnante et vibrante qui mérite l’attention des collectionneurs les plus avertis réunis à Paris pendant ASIA NOW ! »
Jean-Marc Decrop, collectionneur, spécialiste d’art asiatique et cette année membre du comité artistique pour la plate-forme iranienne le confirme!
« L’Iran est fascinant, spécifie-t-il, car il s’agit d’une civilisation ayant 7000 ans d’histoire et cette richesse produit de très bons artistes. Certaines parties du monde, dont la Chine ou le Golfe Persique, témoignent d’un intérêt croissant pour ce nouveau territoire, dans lequel on peut croiser des créateurs qui travaillent parfois des valeurs quelque peu classiques, à l’exemple de miniatures persanes réinterprétées, aux cotés de pratiques beaucoup plus conceptuelles. Puis, il existe en parallèle un terreau d’art naïf très intéressant.»
Les galeries, +2 Gallery, Aaran Art Gallery, Ab-Anbar Art Gallery, Ag Gallery, Azad Art Gallery, Bavan Gallery, Etemad Gallery, Mohsen Gallery, et Saradipour Gallery toutes basées en Iran, dévoileront des artistes vivant et travaillant en Iran et très peu vus par le public français ou européen.
C’est au Studio Kargah qu’est confié cette année la mise en scène et le design graphique dédiés à la plateforme iranienne.
Fondé en 2001 à Téhéran par Aria Kasaei et Peyman Pourhosein, le duo souhaitait, par une identité visuelle spécifique, témoigner de ce lien très actif entre la culture traditionnelle et un récit plus contemporain. On y percevra un état d’esprit propre à Téhéran, tout en découvrant une interprétation de la Kénophobia : cette peur du vide qui semble être très active dans cette ville orientale. Studio Kargah conçoit les identités visuelles de nombreuses galeries, institutions, espace d’art et de design et élabore des livres d’art pour des auteurs ou des artistes modernes et contemporains. Studio Kargah se donne pour mission de collecter, classer, archiver et conserver les documents et les œuvres d’art de l’histoire du graphisme iranien afin de les préserver de l’oubli, de les diffuser à des fins de connaissances et de transmission aux générations futures. Il joue un rôle déterminant dans la vie culturelle de Téhéran et dans sa région. Sa vision créative dialogue avec les attentes nouvelles de la société urbaine et imprime une marque déterminante sur la nouvelle génération.
En 2021, Studio Kargah en profite pour fêter ses vingt ans de travail et de contribution pour l’art et la culture à ASIA NOW.