Quatrième de Couverture
Une nuit, une fracture de la banquise sépare une jeune fille inuit de sa famille. Uqsularik se voit livrée à elle-même, plongée dans la pénombre et le froid polaire. Elle n’a d’autre solution pour survivre que d’avancer, trouver un refuge. Commence alors, dans des conditions extrêmes, une aventure qui va faire d’elle une femme.
Mon avis
Ce roman poétique initiatique nous guide à travers la vie d’Uqsuralik, jeune fille Inuit séparée brutalement de sa famille qui entre alors dans l’âge adulte de manière sombre, accompagnée par la saison des nuits sans fin. Les épreuves s’enchaînent, personnifiant parfois avec violence ce que c’est que d’être une jeune femme dans un monde où la cruauté des hommes est contrebalancée par l’entraide. Uqsularik chemine à travers les épreuves de la vie en poursuivant sa quête, à la fois choyée et brutalisée par les croyances de son peuple.
Bérengère Cournut nous offre un roman à la forme particulière, oscillant entre roman, documentaire et recueil de poèmes. Ce format m’a permis de lire le livre pas à pas, à une période où les nuits étaient plus longues, au cœur de l’automne. Je n’ai pas su me glisser dans ce livre comme dans un roman mais plutôt comme dans un récit ancestral grâce aux nombreux détails sur le peuple Inuit glissés au fil des pages. J’ai avancé chapitre par chapitre, comme on déguste un essai. Cette lecture n’a pas été un coup de cœur car elle n’a pas généré suffisamment d’émotions par rapport à ce que j’en attendais mais j’ai quand même apprécié ma lecture.
Les chants offerts au fil de la lecture ont su me charmer et finalement réveiller en moi plus d’émotions que le roman en lui-même et ça me va. C’est d’ailleurs, un an après, ce qui a laissé sa marque dans mes souvenirs, bien plus que le récit en lui-même. Les rites Inuit détaillés au fil de la quête d’Uqsularik ont aussi une saveur certaine.
C’est donc finalement toute la partie plus culturelle du roman qui a marqué ma lecture, sûrement parce que le format permet de la mettre bien plus en valeur que l’histoire elle-même.
De pierre et d’os est un livre qui n’est pas passé inaperçu dans le monde littéraire et on comprend pourquoi : quel que soit l’aspect qui a marqué les lecteurs, il y a suffisamment de facettes à ce livre pour que le plus grand nombre y trouve son compte.