C'est à la suite des accusations de la famille du jeune Hilaire Ayissi Mengue décédé le 19 septembre 2021 dans cette formation sanitaire.
La dépouille d'Hilaire Ayissi Mengue est toujours à la morgue de l'hôpital central de Yaoundé. La famille ne pourra obtenir le corps que sur autorisation du procureur de la République. Une enquête pour déterminer les causes du décès de ce jeune a été ouverte. Elle a été instruite par le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie. En attendant qu'une autopsie soit pratiquée sur la victime, le personnel de l'hôpital central est accusé de trafic d'organes humains. Les accusations que rejette le responsable de cette formation sanitaire qui, dénonce à son tour une campagne d'intoxication. Vendredi dernier, un mouvement d'humeur a été organisé devant le bâtiment administratif de l'hôpital. Les membres de la famille du défunt venus à la mise en bière sont allés organiser un mouvement de protestation et d'indignation. Ces proches de la victime accusent les responsables de l'hôpital central d'avoir provoqué la mort d'Hilaire Ayissi Mengue. Ce jeune a été interné le 10 septembre 2021 dans cet hôpital.
La victime a été poignardée au dos lors d'une bagarre. Arrivé aux environs de 13h, c'est à partir de 19h que le patient a été pris en charge. Les membres de la famille expliquent que le retard dans la prise en charge se justifie par l'absence des moyens financiers. " Le médecin a prescrit une radio et une échographie après l'analyse des résultats de deux examens, il nous a été dit qu'aucun organe vital n'avait été touché et qu'il fallait seulement recoudre la plaie et nous sommes repartis à la maison. Le 14 septembre, le malade a commencé à se plaindre des douleurs au niveau de l'abdomen, le médecin a de nouveau prescrit une radio et une échographie. A la lecture des résultats, il a décidé de l'opérer et son opération s'est déroulée avec succès au point où le malade se portait déjà mieux. Dans la nuit du 17 septembre, un autre médecin est venu faire les prélèvements sanguins et nous informe qu'il faut que le malade rentre d'urgence au bloc opératoire. On est revenu avec lui de la salle de l'opération avec des bandages partout même au niveau des cuisses ", explique un membre de la famille. Le patient est décédé quelques jours après la deuxième opération chirurgicale. Les proches de la victime ajoutent qu'après la deuxième intervention chirurgicale, le patient a fait quatre jours à l'hôpital sans recevoir une prise en charge. Les membres de la famille disent avoir retrouvé en lieu et place des reins des bandages et des plastiques qui recouvraient le corps de la victime.
Un mystère
Les déclarations que rejette le directeur de l'hôpital central de Yaoundé. Le Docteur Pierre Joseph Fouda affirme que cette campagne orchestrée par les proches de la victime traumatise tout le personnel de l'hôpital. " L'hôpital central reçoit 200 mille malades par an, 4800 mille urgences et 4 mille accouchements. C'est un hôpital qui a la vocation de recevoir les indigents et c'est le cas d'Hilaire Ayissi Mengue. Ce patient est arrivé le 10 septembre après avoir été poignardé. Il est revenu le 14 dans avec une infection abdominale, il a été opéré parce qu'il avait une plaie du colon. La première opération s'est bien déroulée. On a mis le gros intestin à la peau parce qu'on ne peut pas faire des sutures dans un milieu infecté le temps pour que le malade récupère. Deux jours après cette intervention, on s'est rendu compte que les tissus au niveau de la peau se sont infectés. Le malade est rentré au bloc opératoire pour enlever ces tissus infectés. Le malade est décédé parce que c'était une infection généralisée ", explique le directeur de l'hôpital central. Le ministre de la Santé publique a annoncé l'ouverture d'une enquête pour établir les responsabilités tout en condamnant les agressions exercées le 24 septembre sur le personnel médical.
Le directeur de l'hôpital central explique qu'une enquête judiciaire a été ouverte pour faire la lumière suite à cet incident. Il invite la famille de la victime de venir avec un médecin légiste pour procéder à l'autopsie. Il y a quelques mois, une jeune femme avait accusé les responsables de la maternité d'avoir détourné l'un de ses nourrissons. La femme en question expliquait que pendant sa grossesse elle avait fait deux échographies qui montraient qu'elle portait des jumeaux. Mais pendant l'accouchement, elle s'est retrouvée avec un seul bébé. Plus récent encore, la disparition de la nommée Sorelle Kepseu. La jeune fille avait accouché par césarienne. Après sa sortie, elle chute et est ramenée dans la formation hospitalière. Depuis le 26 août 2021, elle est portée disparue. Sorelle Kepseu n'a pas été retrouvée jusqu'à ce jour.