Le vice-ministre de la Défense lituanien Margiris Abukevicius a mis en garde hier mercredi, les institutions publiques et les consommateurs du pays contre l'usage de téléphones chinois, s'inquiétant notamment de possibles failles de sécurité et de fuites de données.
Margiris Abukevicius a relevé qu'environ 200 institutions publiques des Etats baltes utilisent des appareils de fabrication chinoise et il estime que le secteur public dans son ensemble " ne devrait pas faire usage " d'équipements chinois.
Cette mise en garde après la publication par le Centre national de cybersécurité d'un rapport dans lequel il révèle avoir détecté des risques sur certains modèles de téléphones des constructeurs chinois Huawei et Xiaomi.
Ce rapport estime notamment que les téléphones Xiaomi sont capables de détecter et de censurer des phrases tels que " vive l'indépendance de Taïwan " ou " Tibet Libre ".
Le rapport affirme également que les appareils de Huawei redirigent automatiquement les utilisateurs vers des boutiques d'applications tierces susceptibles d'héberger des programmes infectés par des virus.
Ces accusations ont été rejetées aussi bien par Xiaomi que par Huawei, ce dernier rappelant que les questions de cybersécurité et de confidentialité constituent pour lui " une priorité absolue ".
Cette affaire éclate alors que les relations entre la Lituanie, membre de l'Union européenne, et la Chine, sont tendues depuis semaines. La Lituanie a quitté en mai le forum "17+ " qui réunit la Chine et des pays d'Europe centrale et orientale, y voyant un facteur de division des Européens.
A la mi-août, la Chine avait rappelé son ambassadeur en Lituanie après que le pays ait approuvé l'ouverture d'une représentation diplomatique à Taïwan, que Pékin considère comme une province.