Roberto Cavalli, créateur du siècle dernier, remue encore ; entre les mains du promoteur immobilier émirati Hussain Sajwani depuis 2019, il va ériger une tour de 70 étages réservée aux " ultra-riches " à Dubaï, une des villes marchandes les plus vulgaires du monde (Paris est sale mais Dubaï est moche...). Comment à notre époque qui s'interroge sur son futur peu glorieux, peut-on encore monter un tel projet au prétexte que les milliardaires ne savent plus quoi faire de leurs montagnes de dollars/euros/roubles/renminbis ? Ce énième local étagé pour friqués désœuvrés est une insulte à la réalité et au luxe.
Le duo Cavalli/Sajwani (le premier étant la danseuse péripatéticienne du second) méprisant et méprisable incarne la ringardise d'un vieux monde qui n'a aucune valeur humaniste, aucune empathie, aucune vision pour inventer le luxe du XXIe siècle. Nous les Européens, devons lutter contre ce luxe indigne - et moisi ! - et défendre une idée hautement plus éclairée de la beauté et de l'exception. Le luxe ne se bétonne pas, il se tisse au long d'un savoir-faire appris et maîtrisé, d'une générosité à promouvoir l'idée du beau et du bien. Pour tous. Pour les ultra-riches et pour les moins nantis.
Photo : D.R.