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Cameroun – Crise anglophone : Voici pourquoi nos soldats meurent au front

Publié le 23 septembre 2021 par Tonton @supprimez
Cameroun – Crise anglophone : Voici pourquoi nos soldats meurent au front

Dans un courrier porté à la haute attention du président de la République, le président de la Commission nationale anti-corruption (Conac) dénonce avec véhémence, la corruption rampante de certains magistrats vivant aux crochets de redoutables criminels, qui leur reversent des faramineuses sommes d'argent au prix de leur liberté.

La correspondance dont le Messager a obtenu copie, est un véritable brulot. Avec pour objet "dénonciation de corruption rampante de magistrats ", elle est signée du Rev Dieudonné Massi Gam's qui, à force de recevoir au fil des jours, des dénonciations mettant en cause la corruption rampante qui règne au sein de la magistrature et " pourrit considérablement le système judiciaire camerounais ", a décidé de s'en remettre au géniteur de l'organisme public et indépendant qui a remplacé l'Observatoire national de lutte contre la corruption dissout en 2006. Si on savait ces
hommes de Loi champions dans le versement des dessous de table, le monnayage des décisions de justice et des actes administratifs doublés des lenteurs judiciaires et leur embourgeoisement, le cas d'espèce dénoncé par des médias comme le souligne le patron de la Conac, " évoque un litige entre des Magistrats du Tribunal de première instance (Tpi) de Douala Bonanjo et le groupement de Gendarmerie territoriale de Douala qui s'est opposé à la libération par un Substitut du procureur (dépêché) d'un dangereux criminel récidiviste recherché, interpellé après d'âpres efforts
".

Cycle de violences meurtrières

Ces gendarmes, poursuit l'expéditeur du courrier, " mettent clairement en cause Mm Awala Wodougueet Kiam Jean Paul, respectivement Procureur général du Littoral et Procureur du Tribunal de première instance de Bonanjo qui, contre de l'argent, torpillent les procédures, ordonnent arbitrairement la libération de criminels et bafouent la Justice de cette partie du pays ". Pour se montrer plus persuasif, Massi Gam's révèle que les recoupements effectués, dans le cadre des enquêtes qu'il a prescrites, confirment ces accusations de corruption de magistrats à Douala, " au mépris des textes, de l'éthique et des idéaux d'une justice pour tous ", note-t-il. Avant de relever pour le fustiger, le cas particulier du Magistrat Kiam Jean Paul, procureur de la République près de la Tpi de Douala Bonanjo, " qui se clame protégé, et dont les accusations de corruption, d'enregistrement ostentatoire et d'abus divers proviennent de diverses sources ".A bien cerner les contours de cette dénonciation, certains magistrats, mus par l'appât du gain et au nom d'une boulimie financière sans pareille, choisissent de libérer des tueurs de soldats.

Allumant de plus belle la mèche du conflit sanglant baptisé "crise anglophone", et qui a entraîné le Cameroun dans un cycle de violences de plus en plus meurtrières. Alors que la brutale répression par les autorités des militants des régions anglophones a poussé la frange la plus radicale du mouvement à s'armer et à lancer des actions de représailles. Et l'homme de souligner que les pratiques dénoncées dans le cas d'espèce trahissent un état des lieux général de l'administration judiciaire polluée par des pratiques qui vont en l'encontre de la vision de la justice, illustrés lors d'une allocutionde Paul Biya faite le 1er décembre 2009, et où martelait pour que nul n'en ignore que " la justice est la plus haute instance de régulation sociale et la poutre maîtresse de la démocratie dans un Etat de droit ".

Réforme profonde du Conseil supérieur de la magistrature

Pour boucler sa correspondance, le président de la Conac fait des propositions pour juguler la corruption dans la magistrature au Cameroun. Dans cette batterie de propositions : la réforme profonde du Conseil supérieur de la magistrature. Ceci afin d' " alléger et d'accélérer la procédure de sanction des magistrats, dont l'impunité accentue les pratiques décriées ". S'en suit laréforme profonde du conseil Supérieur de la magistrature, afin d'alléger et d'accélérer la procédure de sanctiondes magistrats dont l'impunité accentue les pratiques décriées ;la reforme des
modes de recrutement et formation des magistrats, notamment en privilégiant le model anglo-saxon qui ouvre l'accès à la Magistrature prioritairement aux avocats expérimentés et intègres. Mais également la mobilité régulière des personnels magistrats, la longévité à un poste alimentant ces mauvaises pratiques. Et enfin, la révision du statut de la magistrature, avec en prime de la revalorisation des salaires des magistrats. Pour quelle efficacité ? On attend !

Ngoh Ngoh, parrain d'Awala Wodougoue

C'est le cerveau de la bande. La tête pensante ou le gourou pour dire le moins. Son nom est cité dans toutes les histoires de pots-de-vin. Des rackets des milliardaires au trafic d'influence imposé à certaines familles fortunées de la République en passant par des criminels et autres bandits de grand chemin, prêts à tout pour payer leur liberté. L'histoire de Jean Claude Awala Wodougue, procureur général à Douala, ressemble à s'y méprendre à une fable. Tant son casier est garni d'affaires de corruption, les unes plus rocambolesques que les autres. Attendu sur le terrain de la justice et de l'impartialité dans le rendu des décisions de justice, l'infortuné a troqué sa toge et son serment de loyauté et d'équité à des grosses mallettes
d'argent.Considéré comme le baron de la corruption dans le système judiciaire au Cameroun, ce proche de Ferdinand Ngoh Ngoh est tout sauf un saint.

Lui qui était pressenti pour remplacer le doyen Foumane Akame comme conseiller juridique du président de la République avant de voir le plan machiavélique ficelé par le Sgpr, déjoué par le locataire d'Etoudi.En guise de consolation, Ngoh Ngoh va manœuvrer afin de lui confier le poste de conseiller juridique dans le cadre du vaste mouvement des responsables au Secrétariat général de la présidence de la République intervenu le 9 juin 2021. Nommé conseiller technique le même jour, le haut magistrat efface de ce fait la dernière trace de son illustre prédécesseur sur les tablettes laissées vacantes depuis son départ. Une promotion que personne n'avait vu venir, jusqu'à ce qu'elle soit rendue publique.

Franck ESSOMBA


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