— La plupart des gens pensent qu’une belle femme n’a pas besoin de travailler aussi dur pour obtenir ce qu’elle veut. Et c’est peut-être vrai quand elle se trouve dans un bar et tente de se faire payer un verre, ou alors dans un magasin de bricolage et qu’elle essaie de trouver quelqu’un pour l’aider dans le rayon plomberie. Cependant, sur le lieu de travail, ce n’est pas le cas. Une belle femme doit souvent travailler deux fois plus dur pour qu’on voie qui elle est. Parce que, malheureusement, il y a encore des hommes qui ne voient pas plus loin que le physique. Je pense que tu seras une grande journaliste, un jour. Mais tu n’en es pas encore là. Je ne l’étais pas non plus à ton âge. Et quand tu joues avec des hommes comme Bickman, et que tu acceptes un poste que tu n’as pas mérité, tu te dévalorises ainsi que toutes les femmes. Nous devons nous serrer les coudes, et ne pas utiliser la beauté comme une arme l’une contre l’autre.
Siren baissa les yeux vers ses genoux pendant un long moment. Lorsqu’elle les releva, ils étaient embués de larmes et elle acquiesça.
— Tu as raison. Ça ne me semblait pas normal quand il m’a donné le poste. J’avais l’impression de ne pas l’avoir mérité… parce que c’était le cas.
— Je ne vais pas faire comme si j’étais totalement innocente. Tu sais que le service courrier n’envoie
rien après quinze heures et attend le jour suivant. J’ai déjà beaucoup souri et battu des cils en regardant George pour qu’on fasse ce que je veux à seize heures trente. Mais fais attention avec les hommes qui sont en position de pouvoir et te donnent quelque chose que tu n’as pas mérité. Une fois que ce sera fait, ils te demanderont une contrepartie que tu n’aimeras pas.
— Merci, Ireland.