Après les Tchétchènes et les journalistes qui l'ouvrent un peu trop, la Russie a récemment décidé de s'en prendre... aux emos, ces jeunes au style vestimentaire proche des gothiques. Des politiciens russes on en effet proposé une loi réglementant les sites emos et le look emo dans les écoles.
Les emos, ce sont ces ados qui écoutent des groupes tels que My Chemical Romance, The Used, AFI et autres, qui s'habillent en noir, ont une mèche qui leur tombe devant les yeux et quelques piercings.
Trop de piercings au goût des politiciens russes. Ceux-ci sont en effet un train de mettre au point un projet de loi visant à freiner le mouvement emo. Au programme: stricte surveillance des sites emo (ce qui implique également les blogs d'ados) et interdiction de la mode vestimentaire emo mais aussi gothique dans les écoles et tous les bâtiments publics.
De grands moyens pour un moindre danger. Que peut-on en effet craindre de la part de ces ados qui sont tout simplement en train de se chercher? Au même titre que que les skateurs, les "tecktonikeurs" ou les flambeurs façon 50 cent, ils s'expriment au travers de leur style. Et ils ne sont pas bien méchants.
Les Russes semblent penser autrement. Selon les termes du projet de loi, ils reprochent aux emos leur "idéologie négative" qui mène à la dépression, à l'isolement social et parfois au suicide, notamment dans le cas des adolescentes, qui seraient plus vulnérables que les garçons. Aux yeux des politiciens russes, les teintures noires, les piercings et les ceintures à clous sont donc un danger pour la stabilité nationale.
Les emos de Russie sont descendus dans la rue il y a 15 jours pour protester contre ce projet de loi absurde. Dernier sursaut d'une tribu urbaine menacée d'extinction dans un pays qui a pourtant d'autres chats à fouetter. Cette stigmatisation des emos n'est pas nouvelle. Il y a quelques mois, j'avais écrit quelques lignes sur la vague anti-emo qui sévissait au Mexique, où plusieurs ados avaient été pris à partie et tabassés. Les coupables étaient d'autres jeunes qui n'acceptaient pas le look androgyne des emos.
Dans le cas de la Russie, ce sont a priori les anti-emos qui vont gagner la bataille. La loi devrait être adoptée avant la fin de l'année.
Sources : The Guardian