Une tour grise de béton, et à l'intérieur, derrière une porte du treizième étage, un enfer invisible.
Le narrateur habite cet appartement avec sa mère. Qui ne se remet pas du départ du père, parti avec sa sale putain. Tout va à vau-l'eau depuis, plus particulièrement dans la cuisine:
Les voisins se plaignent de la puanteur.
Heureusement il y a le chat. Mais, lorsque sa mère ouvre les fenêtres, il a peur pour lui, d'autant qu'il est pour elle une sale bête, qui se soulage partout, en dehors de sa caisse.
Heureusement il y a le basket dont il peut voir le terrain depuis sa chambre, tout en bas de l'immeuble, du haut des treize étages, et dont les grandes figures sont pour lui des étoiles.
La beauté ne se trouve plus que dans l'infiniment petit, dans la partie séparée de son tout. Car, dans l'ensemble, il a honte, de chez lui, comme de sa mère, si bien qu'aux autres il dit:
Ce n'est pas chez moi... Ce n'est pas ma mère...
L'été venu, il y a une éclaircie dans ce ciel sombre. Sa mère nettoie tout à fond, redevient sa mère. Ils partent ensemble, laissent le chat en pension et dénient ce qui a précédé.
Pendant ce voyage, elle voit qu'il est heureux et égrène les souvenirs de son enfance avec elle. À leur retour, elle croit bien que c'est gagné jusqu'au moment où il s'enquiert du chat...
Plus tard, revenu sur les lieux où son bonheur s'est vite effacé, il se demande si un jour il pourra échapper à cet enfer de mensonges, de laideurs et de peurs. Il l'ignore, mais se dit:
Je veux imaginer possible la traversée de tous les déserts, et comme le mauve de l'aube, croire à la beauté d'un autre ciel.
Francis Richard
Dans l'attente d'un autre ciel, Damien Murith, 120 pages, Éditions d'en bas
Livres précédents:
Les trois volets du Livre des maudits à L'Âge d'Homme:
La lune assassinée, 112 pages (2013)
Les mille veuves, 104 pages (2015)
Le cri du diable, 120 pages (2017)
dont il existe une intégrale publiée en 2018.
Chez Labor et Fides:
Le deuxième pas, 80 pages (2021)