L'annonce de la mort d'un magistrat exerçant au tribunal militaire de Yaoundé a conduit à la suspension du procès ce 16 septembre 2021.
Madame Akoa, présidente de la collégialité des juges dans l'affaire Ngarbuh est visiblement sans voix ce 16 septembre 2021 devant le tribunal militaire de Yaoundé. Aux environs de 16h pendant que l'audience Ngarbuh est en cours, cette magistrate civile a pris quelques instants pour communiquer à l'assistance le décès d'un de ses confrères. Ruben Tang l'un des magistrats civils au tribunal militaire vient de mourir des suites d'une courte maladie. Son décès intervient alors qu'il était attendu le 17 septembre devant cette juridiction pour représenter le ministère public. Ce juriste tant apprécié au tribunal militaire de Yaoundé pour la qualité de ses réquisitions en faveur du ministère public était également juge d'instruction au tribunal de grande instance du Mfoundi. L'annonce de sa disparition en pleine audience n'a pas manqué de créer un choc chez les nombreux avocats présents dans la salle pour assurer la défense des trois militaires impliqués dans le " massacre " de Ngarbuh et les autres avocats qui assurent la défense des présumés sécessionnistes. Dès l'annonce de cette nouvelle, l'audience a été suspendue. Madame Akoa et les deux autres membres de la collégialité sont allés s'enquérir des circonstances de cette disparition au bureau de madame Abega Mbezoa, la présidente du tribunal militaire de Yaoundé. Plus de 30 mn après, les membres de la collégialité sont revenus dans la salle d'audience pour annoncer le renvoi du procès au 21 octobre 2021.
Bien avant l'annonce de la disparition de Ruben Tang, le tribunal s'apprêtait à auditionner une des victimes du massacre de Ngarbuh. Baba Guida, Cyrille Sanding et Gilbert Haranga sont accusés dans cette affaire, survenue dans la nuit du 13 au 14 février 2020. Ces jeunes gens sont issus des rangs des forces de sécurité camerounaises. Ils ont été indexés dans le rapport d'enquête prescrit par le président de la République, au lendemain de ce massacre qui avait coûté la vie à vingt-deux civils. Les trois accusés sont en détention préventive à la prison militaire située dans l'enceinte du ministère de la Défense. Ils comparaissent pour coaction de meurtre, incendie et destruction, violence sur femmes enceintes, violation de consignes.