C'est l'effectif des enfants issus des régions anglophones, de l'Extrême-Nord inscrits au lycée bilingue de Bertoua.
Les registres du Lycée Bilingue de Bertoua indiquent que l'établissement compte 1200 élèves déplacés. Ils viennent des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ou de l'Extrême-Nord à cause du climat sécuritaire qui y règne depuis plusieurs années. " Nous accueillons des enfants qui viennent des zones sinistrées de la partie anglophone du pays. En plus de ces derniers, il y a ceux qui fuient les atrocités de la secte Boko Haram et les enfants réfugiés ", clarifie Eyong Paul, proviseur du lycée bilingue de Bertoua. Pour faciliter leur insertion au sein de l'établissement, leur admission se fait sur simple déclaration et sans aucun document requis par la réglementation en matière de recrutement d'un élève dans un établissement public. " Les enfants qui arrivent n'ont ni acte de naissance, sans bulletins car plusieurs ne fréquentent pas depuis environ quatre ans. Alors on se contente juste de leurs déclarations ou celles des parents ", explique Paul Eyong.
L'aide des bienfaiteurs
En plus des conditions d'admission allégés, ces élèves déplacés face à leur précarité matérielle et financière, bénéficient de la générosité des bienfaiteurs et à l'appui du gouvernement de la République. Le proviseur qui a vu sa voiture brûler en février 2017, relève que ces familles sont dans l'incapacité de se nourrir et même de payer les frais exigibles. Il précise : " l'année surpassée, le Premier ministre avait donné une enveloppe de deux millions de francs CFA. Cet argent a permis de soutenir les enfants en détresse issus de la crise dans les régions anglophones, de la guerre contre Boko Haram, ainsi que des élèves des peuples autochtones à savoir les pygmées Baka et enfants Bororo qui étaient pensionnaires du lycée Bilingue ". Cette manne financière avait aussi contribué à payer les frais de dossiers pour ceux qui étaient en classes d'examen. Le ministre des Enseignements secondaires avait doté tous ces élèves, des fournitures et manuels scolaires. Les élèves réfugiés sont pris en charge par le Hcr ".
Les performances de ces enfants en détresse étaient plus que satisfaisantes au terme de l'année scolaire dernière car plusieurs ont été promus en classe supérieure et plus de 60% ont été admis à leur examen. Les responsables du lycée bilingue de Bertoua sollicitent à nouveau la générosité des pouvoirs publics afin de voler au chevet des enfants déplacés des régions sinistrées afin de sauver leur année scolaire.