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"Parce que Vénus a frôlé un cyclamen le jour de ma naissance" de Mona Høvring (Fordi Venus passerte en alpefiol den dagen jeg blei født)

Par Cassiopea

Parce que Vénus a frôlé un cyclamen le jour de ma naissance (Fordi Venus passerte en alpefiol den dagen jeg blei født)
Auteur : Mona Høvring
Traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud
Éditions : Noir sur Blanc (9 Septembre 2021)
ISBN : 9782882506900
162 pages

Quatrième de couverture

Ella et Martha ont la petite vingtaine. Nées le même jour à seulement un an d’intervalle, les deux sœurs ont grandi comme des jumelles. Pourtant, la sombre et maussade Ella, et la brillante et impulsive Martha sont aussi différentes que les deux faces d’une même pièce. Quand Martha fait une dépression nerveuse, c’est Ella qui prend soin d’elle.En plein cœur de l’hiver, elles partent se réfugier dans un hôtel perdu au milieu des montagnes.

Mon avis

Sur la couverture, deux moitiés de visage, un œil sombre, l’autre plus gaie, plus espiègle. Comme ces deux sœurs dont nous parle le roman. Élevées comme des jumelles car nées à un an d’intervalle, elles sont très différentes. La première plus dominante, la seconde plus à l’écoute. C’est pourtant Martha, celle qui décide, qui ordonne, qui fait une dépression nerveuse. Alors avec Ella, la discrète, la dévouée, elles partent à la montagne dans un hôtel perdu dans la neige et le brouillard.

C’est là-haut, près des sommets enneigés qu’Ella revisite le chemin parcouru. Les souvenirs l’assaillent. Cette frangine imprévisible, la séparation difficile mais nécessaire quand on devient adultes. Les secrets, les non-dits, les silences, les échanges sans fard rares mais précieux. Cette dépendance, pas toujours réciproque, qui peut empêcher de grandir, de s’épanouir, tant le regard de l’autre est important, surtout quand l’autre est votre complément. La peur ou le besoin de blesser par un mot, un geste, comme pour se rebeller, se prouver qu’on existe seule, avant d’être à deux. Pendant le séjour, elle avance pas à pas et en le faisant, elle se connaît mieux, elle accepte Martha comme elle est, elle s’affranchit d’elle bien que ce soit douloureux.

La narration est détachée, donnant parfois un sentiment de froideur mais entre les lignes monte le désir d’être soi. Il y a des silences, des rêves, des soupirs, des non-dits, des secrets murmurés mais tout n’est pas dévoilé. On oscille entre songe et réalité, se demandant où l’écriture poétique de Mona Høvring, aux mots soigneusement choisis (bravo au traducteur pour sa finesse), va nous entraîner…

Parler de sororité en si peu de pages n’est pas aisé. Pourtant l’auteur le fait, par petites touches, laissant le soin à chaque lecteur de compléter ce qui n’est pas écrit parce qu’il est des silences, des pages blanches, qu’il faut deviner pour les faire vivre ….



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